La Belle de Casa

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Dans les rues de Casablanca, tout le monde se retourne sur Ichrak. La belle séduit par ses traits autant que pour sa résistance. Les mâles alpha qu’elles croisent ne l’aideront pas à trouver de l’argent pour l’aider à soigner sa mère. Mais quand la jeune femme est retrouvée morte, assassinée dans une ruelle de la ville blanche, les soupçons de la police se tournent vers le seul garçon en qui elle avait confiance, Sese. Le clandestin rêvait de quitter Kinshasa pour se balader sur les Champs-Elysées. Faute de Paris, le sympathique arnaqueur se contentera du labyrinthe de la médina pour terrain de jeu. In Koli Jean Bofane s’essaie au roman policier de manière originale. La trame sert avant tout de prétexte à une immersion bien sentie dans une ville bouillante où se croisent les migrants grugés venant du Congo, du Sénégal ou encore du Cameroun et les différents visages d’une société marocaine profondément duale, entre survivants du quotidien et mafia immobilière. L’auteur des Mathématiques congolaises prend la température d’un monde à califourchon entre une Europe fantasmée et une Afrique en exil, avec un sens du dialogue rythmé, qui claque. Ne manquant pas d’humour ni de références littéraires, il s’en sert comme des armes poétiques pour mieux nous surprendre. Mêlant de multiples thèmes en un nombre somme toute réduit de pages, cette histoire d’une femme confrontée à une société machiste et concupiscente est un vrai un tour de force.

In Koli Jean Bofane, ” La Belle de Casa “, éditions Actes Sud, 208 pages, 19 euros.

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