L’hydrogène change de peau

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A u dernier Salon de Tokyo, nous avons pu découvrir en avant-première (mais sans le conduire) le prototype de la nouvelle Toyota Mirai. On rappellera que la première du nom, apparue en 2014, fut la première voiture à hydrogène industrialisée en grande série (environ 10.000 exemplaires vendus dans le monde). Mais son style avant-gardiste n’a pas plu à tout le monde… La nouvelle change donc de peau : fini le style tortueux, place à plus de sérieux. Les proportions sont également revues : la voiture est à la fois plus longue (4,98 m), plus large (1,88 m) et plus basse (1,47 m), ce qui lui donne davantage de prestance sur la route. D’autant que cette grande berline chausse d’imposantes jantes de 20 pouces.

L'hydrogène change de peau
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Plateforme de Lexus

A l’intérieur, on découvre une planche de bord moderne et enveloppante, qui se garnit d’un grand écran central de 12,3 pouces. Grosse nouveauté : la nouvelle Mirai peut désormais embarquer cinq passagers à son bord, contre quatre pour sa devancière. Autre grand changement : d’une génération à l’autre, la Mirai passe de la traction à la propulsion (roues arrière motrices), car ce nouveau modèle repose sur une plateforme de Lexus. Voilà qui devrait assurer un meilleur agrément de conduite.

Pour animer l’engin, on trouve toujours une pile à combustible ( lire l’encadré ” Comment ça roule ? “), mais de nouvelle génération. ” Le meilleur rendement de cette pile, combiné à une plus grande réserve d’hydrogène, permet d’augmenter l’autonomie de 30% par rapport à la Mirai actuelle “, nous dit-on chez Toyota. Cela porterait donc le rayon d’action théorique à environ 650 kilomètres avec un plein d’hydrogène. Pour le vérifier, il faudra attendre fin 2020, date de commercialisation de cette nouvelle Mirai en Belgique. Le modèle de série, qui sera pratiquement identique à ce prototype, devrait être un peu moins cher que l’actuel, facturé près de 80.000 euros ! L’accès à la voiture à hydrogène est donc toujours loin d’être démocratisé…

L'hydrogène change de peau
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Propres stations

Autre problème : les stations publiques délivrant de l’hydrogène sont pour l’heure pratiquement inexistantes en Belgique. L’automobile à hydrogène reste dès lors actuellement réservée aux flottes disposant de leur propre station de recharge. Mais Toyota croit en l’avenir de cette technique, de même que d’autres acteurs, comme Hyundai et Honda.

Comment ça roule ?

La voiture à hydrogène est en fait une voiture électrique qui produit son courant elle-même. Le principe consiste à faire réagir de l’hydrogène (stocké à bord du véhicule sous forme gazeuse, dans un réservoir sous pression) et de l’oxygène (puisé dans l’air ambiant). Le courant électrique généré alimente un moteur qui propulse la voiture, le tout en ne rejetant que de la vapeur d’eau. Les défis de la technique : développer le réseau de distribution public et produire de l’hydrogène ” propre “. L’hydrogène (le dihydrogène, pour être exact) est disponible en masse sur Terre, mais la plupart du temps accolé à un autre élément (H2O, par exemple). L’opération de séparation s’effectue actuellement au moyen de gaz naturel, un élément fossile. Pour ” décarboner ” le processus, on peut remplacer le gaz naturel par du biogaz (produit par la fermentation des déchets organiques) ou produire l’hydrogène par électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité ” propre ” (éolienne ou solaire). Ces techniques sont au point mais bien plus coûteuses que la production classique au moyen de gaz naturel, qui reste donc actuellement la norme. Reste que les moteurs à hydrogène polluent moins qu’un moteur thermique, tout en offrant une plus grande autonomie qu’une voiture électrique et un temps de charge plus court (environ cinq minutes pour faire le plein).

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