En Flandre, l’habitat deviendra collectif
Pour le Vlaamse Bouwmeester, le logement unifamilial et surtout la villa quatre façades sont totalement dépassés. Les nouvelles constructions doivent être plus “compactes” et accueillir plusieurs familles.
Est-ce parce qu’il est à la fois philosophe et architecte? Toujours est-il que l’ Ambitienota 2020-2025 du nouveau maître architecte propose d’inverser le regard traditionnellement jeté sur le paysage. Il faut, explique Erik Wieërs, le considérer comme un espace ouvert et non plus comme une réserve au service de la construction. D’où son plaidoyer pour un resserrement géographique de l’habitat vers les villes et villages qui y trouveraient un regain de vitalité. Et pour une généralisation des transports multimodaux afin d’éliminer du paysage toutes les voitures garées qui mangent le domaine public et empêchent de lui donner une autre affectation.
Les espaces construits doivent, eux aussi, devenir multifonctionnels. Le parking du supermarché peut ainsi, le soir venu, devenir terrain de basket et la salle de gymnastique se muer, une fois l’école fermée, en local associatif. En matière de logement, Erik Wieërs plaide pour ce qu’il appelle le cohabitat. Plusieurs familles habiteraient un même immeuble dont elles partageraient les espaces collectifs – jardins, ateliers, etc. – qui deviendraient des lieux de rencontre et d’échange, renforçant ainsi la cohésion sociale. Tout changeant de plus en plus vite, les constructions devraient être, dès le départ, dotées de structures qui permettent aisément des modifications ultérieures en fonction des besoins du moment.
Et enfin, l’architecture devrait devenir l’affaire de tous. Les temps ne sont plus ceux, estime le bouwmeester, où le pouvoir décidait, seul, de l’érection d’un nouveau bâtiment public. Les habitants qui voient leur environnement changer veulent être concernés. L’espace public ne doit plus seulement être pensé. Il doit également être négocié.
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