L’Europe a donné la leçon

L'équipe européenne partage sa joie après sa victoire historique. © ISOPIX

L’équipe européenne a nettement remporté la 42e édition de la Ryder Cup qui se disputait sur le parcours du Golf National, près de Paris. Elle a ainsi confirmé sa nette domination sur l’épreuve. A l’image de Tiger Woods, les Américains ont manqué le rendez-vous. Décryptage.

L es très bons choix de Thomas Bjorn. En attribuant ses quatre wild cards à des vétérans pour encadrer ses cinq rookies, le capitaine européen avait alimenté les critiques. Avec le recul, il a clairement fait le bon choix. Ian Poulter, Sergio Garcia, Henrik Stenson et Paul Casey ont en effet largement répondu à l’attente, notamment lors des simples du dernier jour. Ils ont apporté toute leur expérience et leur énergie contagieuse dans les moments de haute tension. La rage de vaincre de Poulter et Garcia était, à ce titre, très significative. La Ryder Cup est une compétition où la confiance joue un rôle essentiel et où tout se joue, souvent, dans la tête. Fin stratège, Thomas Bjorn a su composer le bon dosage entre la jeunesse et la sagesse.

Epuisé, Tiger Woods n’a pas offert un seul point à son équipe !

La symphonie du maestro. L’Italien Francesco Molinari a été l’incontestable héros de cette édition. Au sommet de son art, le vainqueur du dernier British Open a remporté ses cinq duels (quatre doubles avec Tommy Fleetwood pour partenaire et un simple face à Phil Mickelson), entrant dans l’histoire de l’épreuve. Au sommet de son art et sur un parcours cousu sur mesure pour son jeu (fairways étroits balisés par un rough énorme, bunkers peu sablé, greens réguliers mais plutôt lents), La Macchina – c’est son surnom – a confirmé sa précision chirurgicale, offrant un véritable récital d’approches millimétrées et de putts gagnants.

Un Tiger Woods méconnaissable. Tout auréolé de sa victoire au Tour Championship d’Atlanta, l’ancien n°1 mondial rêvait de parachever son oeuvre. Mais il est passé complètement à côté du rendez-vous parisien, perdant ses quatre matches (trois doubles et un simple). Le Tigre n’a jamais bien performé en Ryder Cup (21 défaites pour 13 victoires à son compteur personnel). Ferait-il une allergie au format de cette compétition où le collectif prime sur l’individuel et où la clé de la réussite est de se fondre dans un esprit d’équipe ? Cette année, il était, en outre, fatigué à la fois sur le plan mental et physique. On se gardera donc de le fustiger, tant son retour au sommet a été exceptionnel.

Des statistiques improbables. Dominateurs durant de longues décennies, les Américains marquent nettement le pas depuis une vingtaine d’années. L’Europe a d’ailleurs remporté huit des 11 dernières éditions ! Au classement mondial et dans les tournois du Grand Chelem, les stars américaines dictent pourtant leur loi. Mais dès qu’il s’agit de jouer en équipe, la musique est très différente. On pensait que la nouvelle génération des Spieth, Koepka, Thomas ou Fowler allait inverser la tendance et remettre la Ryder Cup à l’heure des Etats-Unis. Il n’en est rien, un peu comme si tous ces fabuleux champions ne parvenaient pas à communier ensemble pour la même cause.

Une ambiance de folie. Pour cette première Ryder Cup organisée en France, le succès populaire a été complet avec plus de 300.000 spectateurs présents durant la semaine. Avec ses dunes naturelles qui le transforment en véritable stade à ciel ouvert, le parcours du Golf National réunissait tous les atouts pour accueillir un tel événement. Et la gigantesque tribune installée près du tee du trou n°1 ajouta une dimension supplémentaire à ce décorum. On se serait quasiment cru à une finale de football tant l’ambiance défiait la raison. Seul petit bémol : les sifflets à l’égard des joueurs américains. C’est devenu la tradition mais ce n’est pas très fair-play dans un sport où l’étiquette est si importante.

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