L’A320 ne bat pas de l’aile

© RAPHAËL DEMARET

Le parc industriel du groupe Sonaca, en bordure de l’aéroport de Charleroi, est principalement dédié à la fabrication de bords d’attaque des ailes d’avions. La Sonaca en produit environ 700 par mois pour Airbus, dont 600 rien que pour l’A320.

800 bords d’attaque par mois

L'A320 ne bat pas de l'aile
© AIRBUS/PG

La Sonaca est le plus grand groupe aéronautique belge. Il compte 1.600 collaborateurs rien que sur le site de Gosselies (quatre entrepôts sur une superficie de 24 ha). Il est spécialisé dans les bords d’attaque, ces bouts avant de l’aile qui permettent à l’avion un meilleur contrôle du vol, notamment au décollage et à l’atterrissage. Il faut compter une dizaine de semaines de travail, tout compris, pour un bord d’attaque. Suite à l’annonce de l’arrêt de la production de l’A380 par Airbus (prévue en 2021), le carnet de commandes de la Sonaca pour l’A320 devrait augmenter. L’A320, dont le coût est estimé à 100 millions d’euros, est assemblé sur pas moins de trois continents. Outre le consortium Airbus, la Sonaca compte, parmi ses clients, Bombardier, Embraer et Dassault. Le groupe développe également une petite activité dans le domaine spatial, notamment pour l’Agence spatiale européenne (ESA) et son programme Ariane. La Sonaca a construit sa renommée avec le savoir-faire belge mais également en créant des sites de production à l’étranger, dont un premier situé au Brésil (depuis début 2000) qui fabrique, lui aussi, des bords d’attaque, pour Embraer, le grand constructeur aéronautique brésilien. Le groupe s’est ensuite étendu au Canada, en Chine et, plus récemment, en Roumanie. En juin 2017, le groupe Sonaca a racheté la société LMI Aerospace pour un montant de plus de 400 millions d’euros. Cette opération est stratégique : en plus d’avoir doublé le volume de son personnel, la Sonaca se tourne désormais vers Boeing, pour qui LMI produit des pièces. Le groupe emploie près de 4.500 personnes à travers le monde. En 2017, son chiffre d’affaires atteignait 572 millions d’euros.

1. L'ÉTIRAGE La Sonaca (Société nationale de construction aérospatiale) se fournit chez différents producteurs de tôles et de taques, travaillées sur le site de Gosselies dans deux départements distincts : les grandes pièces élémentaires (GPE) et les petites pièces élémentaires (PPE). Pour les grandes pièces élémentaires, la première opération consiste à étirer la tôle afin de la travailler plus facilement et lui donner une forme ovale. Pour cela, elles sont placées sur une forme, bloquées à l'aide de mâchoires et étirées. L'opération d'étirage dure quatre à cinq minutes. En une journée, 12 à 16 tôles sont étirées par poste de travail. Certaines d'entre elles sont ensuite forées.
1. L’ÉTIRAGE La Sonaca (Société nationale de construction aérospatiale) se fournit chez différents producteurs de tôles et de taques, travaillées sur le site de Gosselies dans deux départements distincts : les grandes pièces élémentaires (GPE) et les petites pièces élémentaires (PPE). Pour les grandes pièces élémentaires, la première opération consiste à étirer la tôle afin de la travailler plus facilement et lui donner une forme ovale. Pour cela, elles sont placées sur une forme, bloquées à l’aide de mâchoires et étirées. L’opération d’étirage dure quatre à cinq minutes. En une journée, 12 à 16 tôles sont étirées par poste de travail. Certaines d’entre elles sont ensuite forées.© RAPHAËL DEMARET
1. L'ÉTIRAGE La Sonaca (Société nationale de construction aérospatiale) se fournit chez différents producteurs de tôles et de taques, travaillées sur le site de Gosselies dans deux départements distincts : les grandes pièces élémentaires (GPE) et les petites pièces élémentaires (PPE). Pour les grandes pièces élémentaires, la première opération consiste à étirer la tôle afin de la travailler plus facilement et lui donner une forme ovale. Pour cela, elles sont placées sur une forme, bloquées à l'aide de mâchoires et étirées. L'opération d'étirage dure quatre à cinq minutes. En une journée, 12 à 16 tôles sont étirées par poste de travail. Certaines d'entre elles sont ensuite forées.
1. L’ÉTIRAGE La Sonaca (Société nationale de construction aérospatiale) se fournit chez différents producteurs de tôles et de taques, travaillées sur le site de Gosselies dans deux départements distincts : les grandes pièces élémentaires (GPE) et les petites pièces élémentaires (PPE). Pour les grandes pièces élémentaires, la première opération consiste à étirer la tôle afin de la travailler plus facilement et lui donner une forme ovale. Pour cela, elles sont placées sur une forme, bloquées à l’aide de mâchoires et étirées. L’opération d’étirage dure quatre à cinq minutes. En une journée, 12 à 16 tôles sont étirées par poste de travail. Certaines d’entre elles sont ensuite forées.© RAPHAËL DEMARET
2. L'USINAGE CHIMIQUE Comme toute partie d'avion, le bord d'attaque se doit d'être le plus léger possible. Chaque gramme compte. Les tôles sont donc trempées dans un bain d'usinage chimique pour dissoudre une partie de l'aluminium et affiner la matière à certains endroits. Pour protéger les autres parties, une ouvrière y pose un masque d'usinage : un film de plastique vert qui protège contre la corrosion. Au bout de cette étape, on obtient une tôle avec une structure plus rigide et des espaces presque évidés.
2. L’USINAGE CHIMIQUE Comme toute partie d’avion, le bord d’attaque se doit d’être le plus léger possible. Chaque gramme compte. Les tôles sont donc trempées dans un bain d’usinage chimique pour dissoudre une partie de l’aluminium et affiner la matière à certains endroits. Pour protéger les autres parties, une ouvrière y pose un masque d’usinage : un film de plastique vert qui protège contre la corrosion. Au bout de cette étape, on obtient une tôle avec une structure plus rigide et des espaces presque évidés. ” Cette opération doit être extrêmement précise car il n’est pas possible de récupérer une tôle en cas d’erreur “, précise Emmanuelle Paquay, responsable communication chez Sonaca.© RAPHAËL DEMARET
2. L'USINAGE CHIMIQUE Comme toute partie d'avion, le bord d'attaque se doit d'être le plus léger possible. Chaque gramme compte. Les tôles sont donc trempées dans un bain d'usinage chimique pour dissoudre une partie de l'aluminium et affiner la matière à certains endroits. Pour protéger les autres parties, une ouvrière y pose un masque d'usinage : un film de plastique vert qui protège contre la corrosion. Au bout de cette étape, on obtient une tôle avec une structure plus rigide et des espaces presque évidés.
2. L’USINAGE CHIMIQUE Comme toute partie d’avion, le bord d’attaque se doit d’être le plus léger possible. Chaque gramme compte. Les tôles sont donc trempées dans un bain d’usinage chimique pour dissoudre une partie de l’aluminium et affiner la matière à certains endroits. Pour protéger les autres parties, une ouvrière y pose un masque d’usinage : un film de plastique vert qui protège contre la corrosion. Au bout de cette étape, on obtient une tôle avec une structure plus rigide et des espaces presque évidés. ” Cette opération doit être extrêmement précise car il n’est pas possible de récupérer une tôle en cas d’erreur “, précise Emmanuelle Paquay, responsable communication chez Sonaca.© RAPHAËL DEMARET
3. L'assemblage en gabarit Les premières étapes de l'assemblage de la tôle avec les autres pièces usinées dans un autre atelier se déroulent
3. L’assemblage en gabarit Les premières étapes de l’assemblage de la tôle avec les autres pièces usinées dans un autre atelier se déroulent ” en gabarit “. L’ouvrier pose les pièces sur un support et les colle à l’aide de mastic. Il place d’abord le “fer de lance”, partie située à l’arrière du bord d’attaque (vers le bord de fuite), puis les nervures (éléments verticaux) et les lisses longitudinales qui courent tout le long de l’aile. Une fois les pièces assemblées, un ouvrier applique un “casque” de polymérisation pour que le mastic durcisse. Par bord d’attaque, la totalité de l’opération dure environ huit heures.© RAPHAËL DEMARET
4. LE RIVETAGE Toutes les parties sont ensuite assemblées à l'aide de rivets. On peut grossièrement comparer les rivets à des clous. Il y a deux catégories de rivets : à tirer et à frapper. Ils présentent la particularité d'épouser la surface du bord d'attaque, ce qui est essentiel pour l'aérodynamique. Certaines machines prennent le relais des ouvriers pour le rivetage des plus grandes pièces.
4. LE RIVETAGE Toutes les parties sont ensuite assemblées à l’aide de rivets. On peut grossièrement comparer les rivets à des clous. Il y a deux catégories de rivets : à tirer et à frapper. Ils présentent la particularité d’épouser la surface du bord d’attaque, ce qui est essentiel pour l’aérodynamique. Certaines machines prennent le relais des ouvriers pour le rivetage des plus grandes pièces.© RAPHAËL DEMARET
4. LE RIVETAGE Toutes les parties sont ensuite assemblées à l'aide de rivets. On peut grossièrement comparer les rivets à des clous. Il y a deux catégories de rivets : à tirer et à frapper. Ils présentent la particularité d'épouser la surface du bord d'attaque, ce qui est essentiel pour l'aérodynamique. Certaines machines prennent le relais des ouvriers pour le rivetage des plus grandes pièces.
4. LE RIVETAGE Toutes les parties sont ensuite assemblées à l’aide de rivets. On peut grossièrement comparer les rivets à des clous. Il y a deux catégories de rivets : à tirer et à frapper. Ils présentent la particularité d’épouser la surface du bord d’attaque, ce qui est essentiel pour l’aérodynamique. Certaines machines prennent le relais des ouvriers pour le rivetage des plus grandes pièces.© RAPHAËL DEMARET
5. L'
5. L'”OUT JIG” Il s’agit à nouveau d’une opération d’assemblage, cette fois-ci ” out jig “, c’est-à-dire hors gabarit, non fixée sur une machine calibrée. Le bord d’attaque est suspendu sur un rail mobile qui permet le déplacement de poste en poste. L’opération est divisée en cinq postes et consiste, de manière générale, à boucher les trous par des techniques de forage, de plombage et de cosmétique. A la fin, un ouvrier vérifie au laser si la forme du bord d’attaque est conforme. Cette opération dure également huit heures.© RAPHAËL DEMARET
6. LA PEINTURE Pour que le bord d'attaque soit parfaitement propre avant l'application de la peinture, les éventuelles parties impures sont poncées au papier de verre, dégraissées au solvant et soufflées pour en chasser les poussières. Dans une cabine hermétique, une couche primaire est appliquée. La pièce est ensuite chauffée à 90 ° C durant 45 minutes pour cuire et fixer la peinture. Une couche de finition est ensuite appliquée, suivie d'une peinture résistante au frottement et d'un vernis. Vient ensuite une nouvelle étape de cuisson, suivie d'un dernier contrôle anti-poussières.
6. LA PEINTURE Pour que le bord d’attaque soit parfaitement propre avant l’application de la peinture, les éventuelles parties impures sont poncées au papier de verre, dégraissées au solvant et soufflées pour en chasser les poussières. Dans une cabine hermétique, une couche primaire est appliquée. La pièce est ensuite chauffée à 90 ° C durant 45 minutes pour cuire et fixer la peinture. Une couche de finition est ensuite appliquée, suivie d’une peinture résistante au frottement et d’un vernis. Vient ensuite une nouvelle étape de cuisson, suivie d’un dernier contrôle anti-poussières.© RAPHAËL DEMARET
7. LA PHASE FINALE La phase finale consiste à placer les derniers éléments du bord d'attaque : bouts de plastique, joints en caoutchouc et tubes en titane pour le dégivrage. Certains ouvriers examinent les éventuelles griffes, d'autres préparent les éléments à assembler, d'autres encore forent, collent et examinent les corps étrangers. Une caméra et un endoscope sont également utilisés pour vérifier que le bord d'attaque est entièrement propre.
7. LA PHASE FINALE La phase finale consiste à placer les derniers éléments du bord d’attaque : bouts de plastique, joints en caoutchouc et tubes en titane pour le dégivrage. Certains ouvriers examinent les éventuelles griffes, d’autres préparent les éléments à assembler, d’autres encore forent, collent et examinent les corps étrangers. Une caméra et un endoscope sont également utilisés pour vérifier que le bord d’attaque est entièrement propre.© RAPHAËL DEMARET

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