Jours barbares

En cette saison d’évasion et de lâcher-prise, se plonger dans les souvenirs de Willliam Finnegan relève de l’audace dont les surfeurs font preuve face aux rouleaux du Pacifique. Dans Jours barbares , paru récemment en format poche, l’écrivain et journaliste nous raconte comment il a fait de l’océan (Pacifique surtout) son terrain de jeu et son échappatoire. Apprivoisées à Hawaï dans les années 1960, ses premières vagues sont les lieux de son émancipation adolescente dans un archipel marquée par de lourdes discriminations sociales. Plus tard et ailleurs – en Californie, en Australie, en Asie, en Europe -, elles seront les refuges du reporter en recherche de détachement des hommes et de leurs folies. Le surf est un mode de vie qui fait qu’on traque le spot invaincu. Ce sont des amitiés d’une tribu de rêveurs à la fois fous et respectueux des monstres qu’ils domptent. C’est aussi un vocabulaire précis et si spécifique que certains passages laisseront peut-être le lecteur sur la plage au fil des confidences techniques. Mais ce qu’on retient de la langue de Finnegan, c’est une tension entre la soumission à la nature et à sa force, et l’envie irrépressible de prendre une planche et d’aller la défier. Se sentir chez soi au creux de la vague, tel pourrait être le résumé d’un livre récompensé du prix Pulitzer en 2016. Qu’est-ce qui fait qu’on a envie de braver l’interdit ? Ces pages vous en donneront quelques réponses rafraîchissantes.

William Finnegan, ” Jours barbares “, éditions Points, 600 pages, 8,90 euros.

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