Il était une fois l’Ephec…
L’histoire de l’Ephec, c’est celle d’un entrepreneur visionnaire convaincu de la nécessité de donner un nouveau souffle à l’enseignement. Parti de rien, dans une ancienne école reconvertie et avec 84 étudiants, Serge Gasquard a ainsi fondé l’un des établissements aujourd’hui les plus réputés de Belgique. Retour sur 50 ans d’histoire et de formation.
Nous sommes en 1969. Serge Gasquard, entrepreneur visionnaire, décide de créer une école d’un genre unique. Son constat : les formations théoriques dispensées dans les universités ne sont pas en phase avec la réalité du terrain. Son objectif : proposer aux étudiants des formations axées sur la pratique, diplômantes et porteuses d’emploi. Et pour cela, acquérir des connaissances théoriques ne suffit pas. Il souhaite que ses étudiants apprennent en pratiquant, comme on le faisait autrefois. Une immersion dans la réalité des entreprises, voilà qui serait bien plus efficace. ” Serge Gasquard a mis l’accent sur la nécessité d’allier théorie et pratique et d’utiliser des méthodes pédagogiques plus inductives, faisant intervenir des professionnels de terrain, commente Emmanuelle Havrenne, administratrice déléguée de l’ASBL Ephec. Les directions successives de l’établissement avaient la même conviction : aborder la théorie à l’aide de situations concrètes permet à l’étudiant de se motiver, de structurer sa pensée de manière pragmatique et de gagner en capacité de réflexion. ”
Son idée est bonne, Serge Gasquard en est persuadé. Mais il lui faut trouver les fonds pour lancer son projet. Des subventions de l’Etat sont dégagées et le minerval des étudiants finit de rendre le projet viable. En octobre 1969, les 84 premiers étudiants sont admis, un tiers s’intéressant à la comptabilité, les autres se tournant vers la section ‘distribution’ (ancienne dénomination du bachelier en marketing). Deux ans plus tard, les premiers gradués obtiennent leur diplôme.
Répondre aux besoins du marché
L’un des fers de lance de l’Ephec a été de proposer des formations en adéquation avec les attentes du marché de l’emploi. Ainsi, l’école n’a eu de cesse de créer de nouveaux cursus tout au long de ses 50 années d’existence. Dans les années 1970, on voit ainsi successivement arriver des baccalauréats en informatique de gestion et en administration et gestion du personnel (une première en Belgique ! ), suivis dans les années 1980 par des cursus en fiscalité, commerce extérieur, droit, GRH, assurances et gestion du risque, etc. ” Aujourd’hui encore, nous continuons à créer régulièrement de nouveaux bacheliers. Ces 15 dernières années, l’Ephec a ainsi ouvert diverses formations notamment en e-business, technologie de l’informatique et, tout récemment, un bachelier de spécialisation en business data analysis. L’école a également enrichi son offre de formations par l’intégration en 1995 des bacheliers en électromécanique et en automation de l’ISAT. Notre intention : permettre à tous d’apprendre un métier porteur, assure Colette Malcorps, directrice-présidente de la Haute école Ephec. Au coeur de notre vision, le concept d’employabilité durable doit permettre d’acquérir une forte capacité d’adaptation aux défis sociétaux. ” ” Cette employabilité durable est garantie, d’une part, par l’implication des praticiens dans l’enseignement pour adultes et, d’autre part, par la constante évolution des programmes des cours, poursuit Kristien Depoortere, directrice d’Ephec Promotion Sociale. L’agilité de notre organisation permet également à nos étudiants d’évoluer dans leur carrière professionnelle tout en conciliant leurs trois vies (vie professionnelle, vie privée et vie scolaire). ”
L’école met aussi en place, avec des partenaires universitaires, un système de passerelles afin de soutenir les parcours post-Ephec et un bureau de l’emploi pour aider les diplômés à décrocher leur premier job. Aujourd’hui, une plateforme emploi gérée par les alumni a pris le relais. Autre démarche révolutionnaire à l’époque, l’acquisition du logiciel de traitement de texte Word Processor pour fluidifier les tâches administratives et permettre aux étudiants de bénéficier de supports d’apprentissage améliorés. L’Ephec se distingue en plaçant l’informatique au coeur de son fonctionnement.
Toujours plus
Le développement de l’établissement va bon train et, fin des années 1980, l’Ephec doit composer avec des installations devenues trop petites. L’école installe donc ses nouveaux quartiers dans les bâtiments de la Banque nationale et obtient un bail emphytéotique pour ériger un bâtiment à Woluwe-Saint- Lambert qui sortira du sol en 1991. Cinq ans plus tard, alors que la 25e promotion est proclamée, un nouveau site est inauguré à Louvain-la-Neuve.
Forte de son succès, l’Ephec continue à innover et crée ainsi, tout au long des années 2000, Ephec Sports, un service d’aide à la réussite, un projet pilote d’e-learning et Ephec Entreprendre, soulignant l’implication de l’établissement auprès des étudiants et des milieux économiques. En 2017, le statut d’étudiant-entrepreneur est d’ailleurs officiellement reconnu.
L’accès à l’enseignement pour tous
Dès le début, Serge Gasquard a souhaité donner une vocation sociétale à son école. Marqué par le scoutisme et les valeurs qu’il véhicule, il est en quête d’égalité, d’où la création rapide (en 1971) d’une filière de promotion sociale et une autre de formation continue. ” Dans le respect de l’esprit insufflé par le créateur de l’Ephec, notre établissement a toujours souhaité conserver une vision sociétale de l’enseignement. Raison pour laquelle les étudiants ont le choix – en fonction de leurs formations préalables, mais aussi de leurs objectifs – entre la Haute école, l’Ecole supérieure de promotion sociale et les cours de formation continue, explique Kristien Depoortere. Nous sommes en réalité une école trois en un, ce qui nous permet d’accompagner les personnes tout au long de leur vie d’adulte en termes d’enseignement. ” Depuis 2014, l’Ephec s’implique par ailleurs dans le décret inclusif et s’engage à accueillir des étudiants en situation de handicap.
Le meilleur reste à venir ?
En tout, Serge Gasquard passera 38 ans à la tête de l’Ephec. Autant d’années durant lesquelles il met toute son énergie au service de la croissance de l’école. Il est décédé en 2013 et un auditoire porte aujourd’hui son nom. Une marque de reconnaissance pour le travail de toute une vie et pour une réussite dépassant toutes les espérances.
A quoi ressemblera l’Ephec dans 50 ans ? Peut-être à un incubateur où les étudiants bénéficieront d’une logistique leur permettant de développer leurs projets. Les cours pourraient y être donnés par vidéoconférence pour réduire l’impact écologique et les étudiants n’auraient plus à chercher d’emploi puisqu’ils auraient créé celui-ci durant leurs études. Tout cela, seul l’avenir nous le dira. Une chose est sûre, en 50 ans, l’Ephec s’est positionné comme un acteur incontournable du paysage éducatif belge. ” Nous devons cette réussite à l’engagement de l’ensemble de notre personnel et à sa capacité d’adaptation aux évolutions constantes de la société, conclut Emmanuelle Havrenne. Mais si l’expertise de nos enseignants a joué un rôle primordial, le respect constant des valeurs qui sous-tendent l’Ephec a consolidé l’image de l’école, sa portée nationale et internationale, mais aussi rempli de fierté nos diplômés d’hier et d’aujourd’hui. ”
Par Gaëlle Hoogsteyn
Aujourd’hui, l’Ephec c’est :
– 14 formations.
– 6.500 étudiants en 2019-2020.
– 70 nationalités différentes parmi les étudiants.
– Plus de 21.000 diplômés depuis la création de l’école.
– 150 destinations internationales pour les échanges Erasmus.
– 446 employés.
– 4 implantations à Bruxelles et Louvain-la-Neuve.
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