Humaine, trop humaine

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Dans Humaine, trop humaine, l’auteure de BD Catherine Meurisse se fait philosophe et cancre. Sa récente élection à l’Académie des Beaux-Arts en France aurait pu lui faire prendre la grosse tête, mais c’est avec beaucoup d’humour et de légèreté qu’elle signe cette nouvelle BD, collection de plusieurs années de contributions dans Philosophie Magazine. En quelque 90 planches, elle revisite et détourne des pensées clés des grands philosophes occidentaux: Aristote, Machiavel, Montaigne, Pascal, Rousseau, Hegel, Weil, Sartre, Arendt, de Beauvoir, Deleuze, etc. Et à chaque fois, c’est une petite pique adressée à l’Histoire. Car la bédéiste ne se gêne pas pour dire ce qu’elle pense de la misogynie de certains. Elle s’amuse aussi à ancrer les penseurs d’hier dans les réalités d’aujourd’hui: le concept de banalité du mal s’invite ainsi sur le plateau de The Voice. Certains calembours sont un peu faciles (“L’être et le néon”) mais on se délecte de la liberté que s’autorise cette voix indispensable de la BD française.

Catherine Meurisse, “Humaine trop humaine”, Dargaud, 96 pages, 22 euros.

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