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Des Marx Brothers, Harpo – troisième de la fratrie – demeure sans doute le plus mystérieux. D’abord parce qu’il fut le personnage muet récurrent des films de la bande. Personnage rêveur, ” celui par qui souvent les situations se dénouent, en cascades presque malgré lui “, maîtrisant sans pareil l’art du pantomime au cinéma, il est aussi celui qui a tenu le discours politique le plus marquant, et même l’activité politique. C’est d’ailleurs en 1933, lors de la reconnaissance par Washington de l’Union soviétique et le réchauffement des relations qui s’ensuivit, qu’il tint le rôle d’ambassadeur artistique de bonne volonté, partant pour Moscou seul pendant six semaines, une tournée couronnée de succès (pensez-vous, un Marx ! ). Sur le retour de cette escapade russe, Fabio Viscogliosi imagine une champêtre balade de notre camarade devenu amnésique suite à un accident de voiture dans le sud de la France, le laissant momentanément sonné et muet, le roman ne lui donnant quasiment jamais la parole à l’instar de ses premières prestations cinématographiques. Alors que ses proches s’inquiètent de sa disparition, le rescapé est recueilli par d’aimables personnes l’emmenant dans la ville de Lyon, l’occasion pour l’auteur de rendre un vibrant hommage à sa ville, coincée entre le Rhône et la Saône. De cette déambulation – brève -, une comédie somme toute assez tranquille, dont on ne perçoit pas toujours l’intention, mais dont on retient le style coulant de Viscogliosi. De la fantaisie finalement…

Fabio Viscogliosi, ” Harpo “, éditions Actes Sud, 176 pages, 18 euros.

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