Dans les bars PMU où ça fleure bon la pelouse, Anatole Bétancourt, la quarantaine en vrac, rêve d’être seul, tranquille peinard, pour vider son cerveau et son demi, affiner ses pronostics. Mais on n’échappe guère aux rituels de l’addiction: enquiquineurs, loulous et alcooliques repentis, Anatole les attire… Vient ensuite le moment de se refaire. Paf, c’est le début des emmerdes! Avec une gouaille jubilatoire, le Nantais Sylvain Chantal fait chanter les jeux de mots à la sauvette du côté de la tireuse à Kronenbourg. On ne vous file pas sa martingale, “car une méthode comme ça, implacable, sûre, on la garde pour soi, sinon tout le monde palperait, trop facile”. Pour s’en payer une bonne tranche, prendre la poudre d’escampette pour échapper aux lascars, direction Sainte-Marguerite, joyau de la côte sauvage de la presqu’île guérandaise, au sud de la Bretagne, où la patronne de l’hôtel vous refera la frise et la fraise. Un tuyau: misez sur Fièvre de cheval, c’est du gagnant-placé.
Sylvain Chantal, Fièvre de cheval, Le Dilettante, 160 pages, 15 euros.