Eternel Chamfort

© cornet

Peu de chanteurs français se sont mis autant à nu qu’Alain Chamfort dans ses albums de la maturité, ceux qu’il réalise depuis les années 1990. C’est le cas dans Les microsillons, touchant morceau sur le processus du vieillissement, qui ouvre Le désordre des choses, son dernier album paru en 2018. Chamfort y propose quelques tempos funky, comme le réussi Linoleum, mais c’est incontestablement ses ballades aux humeurs fin de siècle qui constituent les moments les plus marquants. A l’instar de Palmyre où Alain Chamfort traite de la beauté fanée en la contextualisant dans un décor de ruines de guerre. Sa fragilité vocale – il est davantage de l’école Daho que de celle de Hallyday – s’est creusée avec l’âge. Un peu comme chez les interprètes de rhythm’n’blues, genre qu’il a toujours révéré, au moins depuis son premier EP de quatre titres sorti avec son groupe Les Mod’s en 1966. Au cours de son demi-siècle de carrière, il a travaillé avec Jacques Dutronc et Claude François , avant de s’émanciper, notamment via des collaborations avec Serge Gainsbourg, produisant entre autres l’énorme tube Manureva. Jamais très loin de l’élégance naturelle accordée aux mélodies, ni d’un certain dandysme qui put parfois donner, à tort, l’impression que Chamfort (70 ans) était dominé par son physique charmeur.

Le 23 mai au W : Halll à Bruxelles, www.whalll.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content