Ecoute la ville tomber

© PG

A trois, ils filent dans leur voiture, un paquet d’argent sur la banquette arrière. Ils s’appellent Becky, Harry et Leon et leur histoire est celle d’une course poursuite. Avec ses phrases courtes et syncopées, l’auteure anglaise Kate Tempest nous rappelle ses talents de poétesse, de chanteuse et de performeuse. C’est pourtant au roman qu’elle se frotte avec ce récit de jeunes Londoniens vivant de petites combines, de drogues mais aussi de rêves. Ils n’ont pas 30 ans mais la vie les a déjà forgés : ils ont déjà tellement vécu et été déçus par ce qu’on leur a fait miroiter : ” Les réverbères, les voitures, les cadavres à enterrer, les bébés à faire. Un boulot. Rien qu’un boulot “. C’est pourquoi, cette fois, ils tentent le tout pour le tout. En revenant sur leur parcours individuel et leur rencontre, sautant de proche en proche, de personnage en personnage, Kate Tempest dresse le portrait d’une certaine jeunesse. Mais loin de toute tentation sociologique, elle offre surtout ici une belle galerie de caractères. Confirmation d’une écriture sincère et musicale, au service d’une réalité rude mais ne sombrant pas forcément dans la crasse, Ecoute la ville tomber sonne comme une ode contemporaine au désir et à la vie, même si les chemins empruntés par les personnages sont souvent les plus sombres.

Kate Tempest, ” Ecoute la ville tomber “, éditions Rivages, 400 pages, 9 euros.

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