Critères d’évaluation d’une action

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– Les trois piliers de la valorisation d’actions

La valorisation d’actions s’articule autour de trois éléments : les flux de trésorerie, la croissance et le risque, affirme Aswath Damodaran. ” Quel que soit le point de vue de l’investisseur, il doit avoir pour objectif de mieux comprendre ces trois éléments, dit-il. Si une entreprise vous attire en raison de sa marque, de sa gestion ou de quoi que ce soit d’autre, la question finale demeure toujours ce que vous retrouvez de ces attraits dans ses flux de trésorerie, sa croissance ou ses risques futurs. ”

– La prime de risque

La prime de risque est le rendement que les investisseurs en actions espèrent obtenir par rapport au risque qu’ils prennent en investissant dans des actions plutôt que dans des obligations gouvernementales sans risque. Actuellement, la prime de risque relative aux actions américaines s’élève à 5,5 %. Ce faisant, les investisseurs affirment qu’ils veulent un rendement par action supérieur de 5,5 % à celui de 1,8 % qu’offrent actuellement les obligations d’Etat américaines. Pour le moment, les actions ne sont pas survalorisées, estime Aswath Damodaran. Ce n’est que lorsque la prime de risque se rapproche du taux des obligations d’Etat sans risque que naît le risque de survalorisation. C’était le cas juste avant la bulle financière informatique de 1999 et la crise financière en 2008.

– Le flux de trésorerie disponible

La plus grande erreur commise par les investisseurs est de croire que les bénéfices d’une entreprise déterminent s’il s’agit d’un bon placement ou non. Le véritable problème réside dans les flux de trésorerie qu’une entreprise génère à partir de ses activités. Les bonnes entreprises s’assurent qu’après tous les frais et les dépenses de maintenance, il leur reste encore assez de liquidités pour investir dans leur croissance ou à verser à leurs actionnaires. ” Profit is vanity, cash is sanity “.

– Le rendement des capitaux propres

Outre l’endettement, chaque société dispose également d’une partie de ses fonds propres qu’elle utilise pour financer ses activités. Le ratio bénéfices/capitaux propres montre dans quelle mesure l’entreprise parvient à rentabiliser son investissement. Les entreprises à rendement élevé ont tendance à coter à des cours plus élevés.

– Le ratio cours-bénéfice (C/B)

Le ratio le plus couramment utilisé pour déterminer si une action est chère ou bon marché. La question clé à laquelle le C/B répond est la suivante : quel est le cours d’une action par rapport aux bénéfices de son entreprise sous-jacente ? Si ce chiffre est faible par rapport à celui des pairs et aux moyennes historiques de l’entreprise elle-même, cela peut indiquer une sous-valorisation. Si BMW a un C/B de 6, alors qu’il était de 12 au cours des 10 dernières années, et que tous les autres constructeurs automobiles ont actuellement un C/B de 12, alors l’action BMW est bon marché. Attention : les actions bon marché le sont généralement pour une bonne raison.

– La valeur d’entreprise sur le flux de trésorerie opérationnel (VE/Ebitda)

La VE/EBITDA est une variante du ratio cours/bénéfice qui compare la valeur totale de l’entreprise, en tenant compte de ses dettes, et le revenu provenant de ses principales activités. Parce qu’elle tient compte du niveau d’endettement et utilise une définition plus large que le seul bénéfice net d’une entreprise, la VE/Ebitda en donne une image plus précise que le C/B. Encore une fois, plus elle est basse, plus l’action sera bon marché. Mais souvent à raison…

– Le ratio cours/chiffre d’affaires

Egalement une variante du ratio C/B, seul le cours de l’action est mis en rapport avec le chiffre d’affaires total d’une entreprise. Le ratio cours/chiffre d’affaires est particulièrement intéressant pour distinguer, dans des périodes plus longues, les scores élevés ou faibles d’une entreprise par rapport à ses moyennes historiques. C’est l’indicateur qui est le moins susceptible de faire l’objet d’ajustements comptables. Le chiffre d’affaires est en tête du compte de résultat et ne peut être manipulé. A cet égard, le résultat d’exploitation est légèrement plus bas et peut être ajusté ou augmenté par toutes sortes d’acrobaties comptables.

– Le ratio cours/valeur comptable

Un ratio fréquemment utilisé qui a de moins en moins de sens. Le ratio cours/valeur comptable compare la valeur de marché d’une entreprise à sa valeur comptable. Si ce nombre est inférieur à 1, une action est présentée comme étant cotée en dessous de la juste valeur de sa société sous-jacente. Le problème est que cette soi-disant valeur comptable est un simple chiffre comptable qui ne reflète pas l’importance croissante de la technologie, de la propriété intellectuelle et des effets de réseau.

– Le bénéfice par action

Le chiffre le moins fiable et le plus enjolivé de tout rapport financier annuel. Consultez-le, mais ne le laissez pas précipiter votre décision d’investissement. Chaque PDG veut voir ce chiffre atteindre le plus haut niveau possible, souvent parce qu’une partie de sa prime en dépend. Si la comptabilité permet d’augmenter les profits au-delà de ce qu’ils sont réellement, ce sera fait. Par exemple, à travers l’exclusion des coûts non récurrents du compte de résultat ou en y incluant les gains extraordinaires.

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