Crash, achat impulsif et insomnie
Après un effondrement du cours qui m’a mis dans les cordes, je tente de reconstruire mes positions et investis dans deux nouvelles monnaies virtuelles. Mais je dors mal.
Mon premier placement en bitcoin est un échec cuisant (lire ” Les cours s’effondrent, je panique ou j’en profite ? ” sur trends.be). Deux jours à peine après avoir investi mes 500 premiers euros, ceux-ci ont fondu comme neige au soleil suite à l’effondrement du cours, que je n’avais évidemment pas anticipé. Mais je ne m’avoue pas vaincu. Je suis bien décidé à profiter des soubresauts chaotiques de la monnaie virtuelle numéro un, dont la capitalisation atteint environ 160 milliards d’euros, soit un tiers de la valeur attribuée à l’ensemble des crypto-monnaies en circulation, selon le site spécialisé Coinmarketcap.
Pour avancer dans la confection de mon portefeuille virtuel, il faut que je diversifie mes investissements. Sur Coinbase, la plateforme plébiscitée par les débutants dans mon genre, trois autres monnaies s’offrent à moi : l’ether, le litecoin et le bitcoin cash. Comment choisir ? Pour un apprenti investisseur comme moi, c’est aussi compliqué que de distinguer des variétés de radis.
Je me renseigne auprès de mes amis cryptos-addicts et j’apprends que chaque devise a ses particularités propres. Deuxième en termes de capitalisation derrière le bitcoin, l’ether est la monnaie préférée des entreprises actives dans la blockchain. Elle permet aussi d’acheter d’autres devises plus ” exotiques ” et encore plus capricieuses que le bitcoin, ce qui devrait m’être utile dans le futur si je veux réaliser quelques gros coups. Le litecoin est une sorte de bitcoin survitaminé, qui s’échange plus rapidement et aurait l’avantage de bénéficier de frais de transaction moins élevés. J’en prendrais bien une tranche aussi. Le bitcoin cash est une variante du bitcoin, destinée selon ses créateurs à remplacer la monnaie phare, mais dont je ne perçois pas encore l’intérêt. Je passe mon chemin.
Double ” dip ”
Reste à attendre le creux de la vague pour acheter à bas prix. Après le premier plongeon, plusieurs investisseurs m’ont parlé d’une deuxième chute probable du cours du bitcoin. Je reçois via Twitter et WhatsApp une série de graphiques bariolés censés soutenir cette théorie du double dip. Si elle se confirme, je pourrais réaliser l’opération rêvée de tous les afficionados du bitcoin : l’achat à bas prix, désigné par l’acronyme fleuri BTFD ( buy the fucking dip). Mais combien de temps faut-il attendre ? Je me ronge les sangs en réactualisant le cours du bitcoin toutes les trois minutes pour éviter de rater la bonne opportunité.
Elle se présente le 19 janvier, peu après minuit. Le cours du bitcoin redescend sous les 10.000 euros. Alors que j’étais prêt à attendre le lendemain, je suis saisi d’une pulsion soudaine. Sans même prendre la peine d’interrompre l’épisode de Mr Robot que je suis en train de visionner, j’ouvre pour la 450e fois de la journée l’application Coinbase.
Heureuse surprise : mon portefeuille en ligne vient d’être crédité des 2.000 euros que j’ai envoyés deux jours plus tôt vers le compte estonien de Coinbase. Je suis donc prêt à dégainer. En deux clics, j’achète pour 500 euros supplémentaires de bitcoin. Sur ma lancée, je prends 500 euros d’ether et 300 euros de litecoin. J’exulte, persuadé d’avoir réalisé le coup du siècle.
Mais ma nuit sera agitée. Je cogite. Je me réveille à plusieurs reprises. Je pense à mes investissements (voir encadré “Mon portefeuille virtuel”). Et si un nouveau crash anéantissait mon opération BTFD ?
Avertissement : investir dans les crypto- monnaies est une activité risquée. Vous pouvez perdre l’intégralité de votre capital de départ.
BITCOIN CHALLENGE
Mon capital de départ : 5.000 euros.
Mon objectif : investir dans les monnaies virtuelles.
Mon challenge : doubler ma mise en trois mois. Une expérience à suivre en temps réel sur trends.be/bitcoinchallenge et sur mon compte Twitter @gilquoistiaux
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