Troisième édition pour le festival Couleur Café dans le parc d’Osseghem. Au programme : invités afros, hip-hop, reggae, world, electro et l’imprévisible Lauryn Hill.
Difficile d’échapper à celle qui s’auto-baptise Ms Lauryn Hill, Américano-Haïtienne qui rencontra le succès mondial en 1996 avec son groupe Fugees et l’album The Score : plus de 10 millions d’exemplaires vendus. Un succès renouvelé en 1998 avec un premier disque solo, écoulé au double d’exemplaires. La suite ressemble à un curieux feuilleton où miss Hill, aujourd’hui mère de six enfants, acquiert une réputation de conduite erratique voire mégalo. Emprisonnée pendant trois mois en 2013 pour fraude fiscale, elle n’a plus enregistré de nouvel album depuis 1998 – hormis un MTV Unplugged en 2002 – et sa dernière tournée européenne à l’automne 2018 a frôlé le désastre : deux heures et demie de retard sur la scène parisienne, une heure sur celle de Forest National, avec une performance musicale laissant à désirer. La qualité de sa future prestation à Couleur Café le 30 juin suscite donc quelque interrogation.

Mais le festival qui connaît une nouvelle vie depuis son départ de Tour & Taxis a d’autres arguments plus séduisants. D’abord parce que l’édition 2019 est en forme de retour au core business avec la présence des ” classiques ” Salif Keita, Tiken Jah Fakoly, Goran Bregovic, Amparanoia, Xavier Rudd, Groundation et même le rigolo Sean Paul. Mais aussi parce que la venue du très talentueux Kamasi Washington tisse le lien entre jazz et musiques urbaines , l’un des fondamentaux de Couleur Café et occasion évidente de rajeunir son public. Pour ce faire, on notera la présence des Belges Hamza, Isha et Zwangere Guy et la toute grosse soirée Niveau 4 XXL, développement de ce qui constitue désormais la tradition hip-hop (avec un zeste de jazz) du festival, qui mêle sur la même scène francophones et néerlandophones, dont Commander Spoon, Miss Angel et Juicy.

Sur les quelques 80 groupes et DJ programmés – dont la star R&B Craig David – difficile, par ailleurs, de ne pas rencontrer la nouvelle Afrique. Celle en provenance de Kinshasa comme Kokoko ! ou les quasi-homonymes Kokoroko, chargés des nouvelles vibrations londoniennes. Le tout pour un passe trois jours à 85 euros, ce qui reste moins cher que la plupart des festivals de cette catégorie.
Du28 au 30 juin à Bruxelles, www.couleurcafe.be