Question gastronomie, Charleroi intra- muros était plutôt pauvre, Table de la Manufacture Urbaine et Chermanne exceptés. Un nouvel acteur, très prometteur, s’est installé il y a peu à côté de la statue du marsupilami et du stade de football. Seule une plaque en métal signale le restaurant. Vous pénétrez, en fait, dans la maison que l’architecte Hosdain a construite en 1937 pour le docteur Spinoit, avec une polyclinique à l’arrière. L’ensemble a été racheté en 2012 par un autre architecte, Hubert Clausse. Il a installé la Maison de l’Architecte dans les locaux de la polyclinique et confié au chef Thomas Perez Perez le soin de développer un restaurant dans la partie familiale.

Magnifiquement restaurée, la maison est une ode à l’Art déco : marbre, sculptures, escalier tout en courbes et à la rampe chromée, etc. La salle à manger, située à l’étage, est minimaliste avec un parquet aux grands damiers et le piano à queue du docteur. On a adoré le vieux radiateur chauffe-plat situé derrière le bar.
La cuisine est à l’aune du décor. Thomas Perez Perez, un jeune chef de 27 ans formé, entre autres, chez Lionel Rigolet et Maxime Collard, assure. Bien sûr, tout n’est pas encore parfait et, lors de notre visite, des associations manquaient encore un peu de justesse sur certains plats. Des petites erreurs que le chef a corrigées depuis. Qu’on ne s’y trompe pas : on va donc reparler de ce Perez Perez dans les prochains mois.
Bien entouré, il prend son temps pour assurer de la régularité à sa cuisine d’autant que les projets ne manquent pas (salle au rez-de-chaussée pour des séminaires et les clients que l’escalier rebute, bar rooftop, etc.). Le chef propose des formules très attractives tant le midi (deux à quatre services de 25 à 48 euros) que le soir (trois à cinq services de 45 à 68 euros). Lors de notre visite, on a aimé l’étonnant jambon ibérique servi avec une pâte sablée toute fine et des légumes très goûteux en provenance de la Tête dans les Salades, un projet d’agriculture bio lancé à Pont-à-Celles. Mais aussi le canard (magret et rillettes) proposé avec une sauce légère au sirop de Liège.

Elise inonde la salle de sa présence et imagine des cocktails en phase avec les mises en bouche du jour. Comme, lors de notre visite, ce jus de fenouil, sirop de piment doux fumé, liqueur de pomme, ail et Fever-Tree. Epatant !
L’Ardeqo
Adresse
8 boulevard Frans Dewandre
6000 Charleroi
Tél. : 071 20 19 99
www.lardeqo -restaurant.be
Fermé mercredi, le samedi midi et le dimanche soir
Cuisine : gastronomique
Cadre : art déco
Cave : bien construite
Terrasse : non
Parking : non
