Bolloré empêtré dans ses ports africains

© Reuters

Après 48 heures de garde à vue, le milliardaire français a été mis en examen, la semaine dernière, pour corruption d’agents publics étrangers, complicité d’abus de confiance, de faux et d’usage de faux.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le monde économique français. Après 48 heures de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, Vincent Bolloré a été déféré devant les juges d’instruction et mis en examen, sans contrôle judiciaire, pour corruption d’agents publics étrangers, complicité d’abus de confiance et de faux et d’usage de faux. Deux autres dirigeants, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas Paris, ont aussi été déférés.

Que reproche-t-on au milliardaire breton ? Des juges d’instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a prodigué des conseils à des dirigeants africains via sa filiale de publicité Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Havas a prodigué des conseils lors des campagnes électorales victorieuses d’Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. En Guinée, SDV a obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection. Au Togo, il a remporté le marché du port de Lomé peu avant la réélection en 2010 de Gnassingbé. Evidemment, toutes les personnes mises en examen restent présumées innocentes.

Par une étrange coïncidence, une affaire similaire de corruption d’agents publics étrangers est jugée à Bruxelles devant le tribunal correctionnel depuis vendredi. Et elle concerne une société dont Vincent Bolloré est actionnaire bien que rien ne lui soit reproché. Quatre entités du groupe Socfin, actif dans le caoutchouc et l’huile de palme en Afrique et en Asie du Sud-Est, et quatre personnes dont Hubert Fabri, un homme d’affaires belge proche de Bolloré, y comparaissent pour des faits d’abus de confiance, de corruption active, de faux et usage de faux et de blanchiment. Un cinquième prévenu est, lui, jugé pour corruption passive. Il s’agit de Mariama Camara, la ministre guinéenne de l’Agriculture.

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