Bois royal

© Philippe Cornet

Travaillant la matière avec passion, le Belge Kaspar Hamacher sculpte dans l’arbre de superbes objets, pragmatiques ou pas, visibles dans une très belle expo au Grand-Hornu.

Il est grand et souriant, une tronçonneuse à la main… et toutes sortes d’outils à proximité, dont une ponceuse et un chalumeau, qui trônent près des pièces de bois. Un dimanche d’août, Kaspar Hamacher (1981) anime un workshop en plein air, sous le soleil qui baigne – coup de chance – le Grand-Hornu. Avec un accent franco-germanique qui rappelle celui de Stephan Eicher, l’artiste d’Eupen explique ses méthodes de travail à une quinzaine de personnes. Il commence donc par choisir des pièces de chêne, de hêtre ou de douglas , pseudotsuga menziesii de son nom scientifique, sapin typique du nord-ouest des Etats-Unis. Outre la galerie bruxelloise qui représente son travail, Hamacher est d’ailleurs vendu par une officine de San Francisco…

Fils d’un garde forestier, Hamacher s’est formé à la menuiserie après une enfance passée dans les bois de l’est de la Belgique, décrochant ensuite un diplôme en design. C’est à ce croisement des genres, entre l’attaque de la matière qui en aurait fait un charpentier de premier ordre et des ambitions esthétiques originales, que les pièces se créent. Au bout de quelques semaines et quelques mois de tronçonnage, découpage, ponçage pour les objets les plus ambitieux (de 1.800 à 18.000 euros à la vente), ces meubles sculptures honorent la vaste halle aux foins du Grand-Hornu. Installée par le CID (Centre d’innovation et de design), l’expo est séparée en deux sections. Hormis l’amour des formes oblongues qui rappellent l’influence de Brancusi sur ses créations, on remarque le procédé incendiaire de certaines pièces, qu’Hamacher n’a pas hésité à flamber au chalumeau. L’effet de contraste entre le bois carbonisé et le reste de la sculpture, polie comme un parquet de NBA, est saisissant. Comme l’est l’autre espace de la halle, réservé à une collection de sphères géantes, sensations superbes renvoyant à notre rapport compliqué à la nature.

Kaspar Hamacher: Terre mère au Grand-Hornu jusqu’au 26 septembre, www.cid-grand-hornu.be

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