Belgian Knockout : la fin d’une histoire

Le tournois se disputait sur le parcours anversois de Rinkven. © pg

La nouvelle était dans l’air. Elle est désormais officielle : il n’y aura pas de tournoi de l’European Tour, en 2020, en Belgique. Organisé depuis deux ans à Rinkven, à l’initiative de Thomas Pieters, le Belgian Knockout (BKO) rend les armes et se transforme en une compétition amateur. Plusieurs raisons expliquent ce renoncement.

Un budget très lourd à assumer. Dans un petit pays comme la Belgique, où le golf n’est pas le sport le plus populaire, il est très difficile de mettre sur pied un tournoi de haut niveau. Lors des deux premières éditions organisées à Rinkven, le bilan financier du BKO était négatif, malgré le fidèle soutien d’importants sponsors comme Rolex, Delen Private Bank ou le port d’Anvers. Son budget de fonctionnement était d’environ 3 millions d’euros (dont un million pour le prize money). C’était visiblement intenable.

Il n’y aura pas de tournoi de l’European Tour en Belgique en 2020.

Une formule de jeu discutable. Pour se démarquer des tournois habituels du circuit européen, le BKO avait opté pour un format hybride, mélange de stroke play et de match play. Sur le papier, c’était ludique et original. A l’arrivée, le concept – qui dépendait trop des résultats des joueurs belges – n’a pas vraiment fonctionné. Cette année, compte tenu des éliminations précoces de Pieters, Colsaerts et Detry, il n’y avait que quelques centaines de spectateurs pour assister au dernier tour.

Des stars peu motivées. Avec un prize money de ” seulement ” un million d’euros, le BKO faisait partie des tournois les moins bien dotés du calendrier. Logiquement, les meilleurs joueurs européens n’ont donc jamais fait le voyage à Anvers. Au départ, Thomas Pieters espérait user de son influence pour attirer l’une ou l’autre star. Mais, en golf, l’argent est roi. L’affiche en a forcément souffert malgré la présence des trois mousquetaires du swing belge.

Un agenda très rempli. Le calendrier 2020 de l’European Tour est déjà surbooké. Aux compétitions traditionnelles s’ajoutent les Jeux olympiques (où le golf a retrouvé sa place) et la Ryder Cup. Pour le BKO, il était devenu très difficile de trouver de bonnes dates pour organiser l’événement. Certes, il y avait de la place disponible au mois d’août. Mais au coeur de l’été, alors que la moitié de la Belgique est en vacances, l’option a vite été écartée.

Une forme de lassitude. Thomas Pieters a lancé ce tournoi avec de très belles intentions : dynamiser et vulgariser le golf dans notre pays, susciter des vocations chez les jeunes, surfer sur les bons résultats des champions belges. Il a impliqué toute sa famille dans l’organisation via la ” Pieters Production “. Il a pris, en amont, des risques financiers. C’était ambitieux, surtout lorsqu’il ne s’agit pas de son métier. Mine de rien, cette organisation a sûrement généré du stress et de la pression chez le n°1 du golf national. Ceci explique peut-être ses résultats moyens depuis deux ans. En transformant son tournoi en une simple compétition pour les joueurs amateurs belges, Thomas Pieters va à nouveau pouvoir se concentrer à 100% sur sa carrière de champion.

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