Admiré et volé

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” Cela demeure l’un des mystères les plus énigmatiques de l’histoire moderne. ” La première phrase de cet ouvrage hybride contient son sel. Comment une oeuvre d’art, retable majestueux visible au coeur de la cathédrale Saint-Bavon de Gand, fascine depuis sa réalisation au 15e siècle. Le polyptyque biblique préserve depuis des siècles le secret de ses auteurs. D’abord attribué au seul Jan Van Eyck, il s’avère qu’il a été initié par le frère de ce dernier, Hubert. Qu’était-il à l’origine quand on sait que l’oeuvre a subi transformations, destructions, réarrangements ? Et surtout qu’est devenu le panneau volé des Juges intègres ? C’est à ces questions fascinantes, où résonnent le complot, la grâce divine et la médiocrité humaine, que répond l’historien Harry De Paepe dans ce livre savant qui se lit comme un roman. Usant de l’anecdote, utile à la compréhension aussi de la grande Histoire (notamment ce rêve d’Hitler de musée du Führer), il conte avec plaisir les épisodes tumultueux de L’Agneau mystique, convoquant la comédie, le polar et la fresque historique. Jan Van der Veken agrémente la lecture avec ses dessins tendres et monochromes. Ouvrage accessible, Admiré et volé fait office d’une excellente introduction de luxe à l’examen de la peinture, ” trésor d’art qui défie l’éternité et ne cesse de stimuler l’esprit humain “.

Harry De Paepe et Jan Van der Veken, ” L’Agneau mystique. Admiré et volé “, éditions Casterman, 112 pages, 19,95 euros.

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