Le jeune prodige américain Collin Morikawa, 23 ans, a remporté la 102e édition du PGA Championship, premier Grand Chelem de l’année qui se disputait sur le parcours du TPC Harding, à San Francisco. Debriefing en cinq points.
Un vainqueur d’exception
Pro depuis un an à peine et le voilà déjà cinquième du ranking mondial ! En s’adjugeant son premier Major, Morikawa a fait une entrée fulgurante au plus haut niveau. Surdoué, d’un calme olympien, fin stratège, le rookie californien d’origine japonaise a parfaitement maîtrisé un dernier tour passionnant pour coiffer tous ses rivaux grâce notamment à un eagle sur le trou n°16. Pas un seul bogey sur sa carte : le jeune homme n’aime pas les ratures ! Les trois derniers champions à avoir remporté le PGA à 23 ans s’appelaient Jack Nicklaus, Tiger Woods et Rory McIlroy. Tout est dit !
La nouvelle vague américaine
Ce Major a d’ailleurs con-firmé la montée en puissance de jeunes talents américains promis au plus grand avenir. Morikawa en est le plus beau symbole. Mais on pense aussi à Cameron Camp (25 ans), Scottie Scheffler (24 ans), Xander Schauffele (26 ans), Bryson DeChambeau (26 ans), Daniel Berger (27 ans) et Matthew Wolff (21 ans). Tous ces jeunes loups ont terminé le tournoi dans le top 15. Sur un parcours aussi redoutable, ce n’est pas anecdotique. Le golf américain semble décidément bien armé pour les prochaines années et, accessoirement, pour les prochaines Ryder Cup.
Déception chez les premiers de la classe
Justin Thomas, Jon Rahm et Rory McIlroy, qui occupaient les trois marches du podium mondial à l’aube du tournoi, ont déçu à l’unisson. L’Américain et l’Espagnol, mal partis, ont toujours couru derrière le score. Quant au champion nord-irlandais, qui n’a plus remporté un Major depuis 2014, il n’a jamais réellement trouvé ses marques et a collectionné les drives dans le rough. Plus que jamais, la hiérarchie mondiale semble imprévisible.
Tiger Woods en retrait
Après un bon premier tour où il avait excellé au putting, le ” Tigre ” a faibli au fil des tours. Ce n’est pas une vraie surprise tant il manquait cette année de compétition. Agée de 44 ans, l’icône mondiale du golf doit désormais composer avec un physique parfois défaillant et des douleurs récurrentes au dos. ” On ne rajeunit pas “, ironise-t-il. Même si l’US Open est à son programme en septembre, Woods a déjà les yeux rivés vers le Masters qui se disputera en novembre. Tenant du titre, il sait que c’est sur le parcours d’Augusta, où il se sent un peu chez lui, qu’il a le plus de chance de remporter un seizième tournoi du Grand Chelem.
Sans public, sans passion
Premier Major de l’histoire à se dérouler à huis clos, ce PGA a été d’un excellent niveau. Mais même si le golf souffre moins de l’absence du public que d’autres sports, il est clair que l’ambiance était un peu tristounette. Devant son écran, le téléspectateur ne s’en rend pas toujours compte. Mais pour les joueurs, il manquait clairement quelque chose. ” En général, lors d’un major, le public nous donne une énergie supplémentaire. Ses applaudissements et ses encouragements nous tirent vers le haut. Là, le silence était parfois pesant “, résumait Jon Rahm. Il est déjà acquis que l’US Open se jouera aussi à huis clos. Une incertitude demeure pour le Masters.