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Le salaire? Dernier sujet à la mode!

rler des salaires des grands patrons est à la mode en ce moment en Belgique. Surtout depuis que le gouvernement a décidé de limiter les salaires des top managers des entreprises publiques à 290.000 euros bruts par an.

Pa Aujourd’hui les médias reparlent de ce plafond car certains esprits ont constaté que, par exemple, Luc Coene, le très compétent gouverneur de la Banque Nationale de Belgique gagnait largement plus que ce fameux plafond de 290.000 euros ; en l’occurrence, son salaire s’élève à 537.000 euros bruts. Mais le gouverneur n’est pas le seul dans ce cas au sein de son institution, tous ses directeurs, sans oublier son vice-gouverneur, gagnent aussi nettement plus que ce plafond imposé récemment par le gouvernement.

Pour justifier leur volonté de couper, non pas les têtes, mais le salaires de ces très hauts fonctionnaires, quelques beaux esprits, y compris dans les médias, font parfois des amalgames douteux… On compare par exemple le salaire de notre gouverneur de 537.000 euros bruts, avec celui de Ben Bernanke, son homologue américain qui ne serait que de 150.000 euros brut. Sous-entendu, si même la première puissance économique du monde peut se permettre d’avoir un président de la banque centrale qui se contente d’un salaire inférieur au plafond de 290.000 euros décidé par notre gouvernement, mais de quoi se plaint-on en Belgique ?

Le problème, c’est qu’on compare des pommes et des poires… C’est comme comparer le salaire de nos premiers ministres avec ceux de Bill Clinton ou de Tony Blair !
Si je donne ces noms, c’est à dessein car dans ces grands pays anglo-saxons, vous n’êtes effectivement pas super payés dans le cadre d’une fonction publique, mais vous vous rattrapez très largement une fois que vous avez quitté votre fonction : soit comme consultant, administrateurs ou encore orateur de choc.

Donc le président de la banque centrale américaine gagne sans doute moins que notre gouverneur mais lorsqu’il quittera sa fonction en janvier prochain, il recevra des ponts d’or pour s’exprimer sur des thèmes économiques, voire pour entrer au conseil d’administration d’une très grande entreprise américaine. Et là, on parle de salaires en millions d’euros par an !

Si vous avez des doutes sur ce que je dis, il n’y a qu’à voir la carrière financière que mène aujourd’hui Alan Greenspan, l’ancien président de la banque centrale américaine, ou regardez les tarifs pratiqués par Tony Blair, Bill Clinton ou même Sarkozy pour une heure de speech ; disons qu’en 2 ou 3 exposés, ces personnes ont gagné le salaire annuel de notre gouverneur, qui lui, tout comme ses prédécesseurs, n’a ni la volonté par respect de la fonction, ni même la possibilité d’avoir ce genre de carrière post retraite. Et ce pour la simple raison que la Belgique n’est ni la Grande-Bretagne, ni la France ou encore les Etats-Unis. Evitons de comparer des pommes avec des poires, cela revient à tronquer le débat et à désinformer le public.

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