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Le livret d’épargne au centre de toutes les discussions

En Belgique, on parle sans cesse des livrets d’épargne. Les épargnants, pour se plaindre de sa faible rémunération, et les banquiers, pour dire qu’ils ne peuvent pas offrir plus vu qu’ils doivent, eux aussi, replacer cet argent à un horizon plus long et que les taux d’intérêt à long terme sont pour le moment très faibles. Et donc, c’est tout ce qu’ils peuvent donner aux épargnants, car avec la marge (c’est-à-dire la différence entre le taux qu’ils donnent aux épargnants et le taux auquel les banques replacent cet argent) ils doivent rémunérer le réseau et payer les employés de la banque !

Et lorsqu’on évoque le montant de 240 milliards d’euros qui est déposé sur ces comptes d’épargne, là aussi, c’est toujours la même rengaine : les partis politiques disent qu’il faut diriger cette épargne vers l’économie réelle, et chacun y va de son plan, et les banquiers disent que c’est déjà le cas, car cet argent ne dort pas mais est re-prêté sous forme de prêts hypothécaires et autres crédits !

Et puis, nouveau rebondissement dans ce dossier, le nouveau ministre des Finances, Koen Geens, a lancé une bombe ce weekend ! Il se pose la question de savoir si c’est encore normal de défiscaliser les livrets d’épargne comme c’est le cas aujourd’hui à hauteur de 1.800 euros par membre d’un couple ? Dans une interview à La Libre, il fait même sous-entendre que l’argent des livrets d’épargne (les fameux 240 milliards d’euros) est en partie siphonné à l’étranger, du moins par les banques qui ont une maison-mère à l’étranger. Autrement dit, cet argent ne sert pas à 100% l’économie belge… C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un ministre des finances fait une telle allusion, aussi directe !

Bien entendu, la plupart des partis francophones ont déjà réagi à ces propos et pour le moment la réponse est “non” ! Pas question de toucher à la fiscalité du livret d’épargne.

Alors si ce n’est pas le livret d’épargne qui sera touché, ce sera sans doute le bon de caisse… Car effectivement, c’est également une idée du ministre des finances, celle qui consiste à remplacer une partie des dépôts actuels par des bons de caisse précomptés non pas à 25% mais seulement à 15%. En contrepartie de cette fiscalité douce, les banques pourraient offrir un taux plus élevé , et les épargnants accepteraient de bloquer leur épargne pour 5 ou 7 ans, car cet argent servirait en priorité des crédits aux PME ou à des projets publics agréés par le ministère des finances. A mon avis, le débat ne fait que commencer…

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