Trends Tendances

La Grèce ne fait plus peur aux banques

Au contraire, les banques essaient même de gagner de l’argent, beaucoup d’argent avec ce pays. Des banques d’affaires aussi connues que Goldman Sachs, JP Morgan, Crédit Suisse ou Deutsche Bank sont toutes à Athènes pour conseiller et gérer les portefeuilles des banques grecques.

En réalité, toutes ces banques sont là pour aider les banques grecques à passer les tests de résistance bancaire mis en place par l’Europe. Pour tenter de réussir ces tests de résistance, les banques grecques sont obligées de renforcer leurs fonds propres, et donc, elles sont souvent forcées d’augmenter leur capital. Autrement dit, elles doivent convaincre les investisseurs internationaux d’investir dans leur capital ; or, le problème est que la Grèce, même si elle va mieux, reste un pays à risque, et même chose pour ses banques.

Quand une banque grecque arrive, grâce à tous ces banquiers externes, à augmenter son capital, leurs conseils valent de l’or. Les taux de commission décrochés par les banques que j’ai citées en début de cette chronique peuvent aller de 3,5 à 3,7%, c’est énorme. Car n’oubliez pas que ces commissions portent sur des augmentations de capital en centaines de millions, voire en milliards d’euros.

Selon Le Figaro, il semblerait que les 10 principales banques grecques auraient déjà versé 300 millions d’euros sous forme de commission depuis le début de l’année. Des commissions qui sont effectivement parties dans les poches des grandes banques américaines, françaises et allemandes qui conseillent le gouvernement et les banques grecques !

Et donc, oui, la Grèce fait la fortune des banques occidentales. Cela pourrait choquer de prime abord, surtout quand on sait que le peuple grec souffre encore de l’austérité mise en place par son gouvernement. Il faut aussi garder à l’esprit que les banques grecques ne disposent plus d’aucune expertise en interne, et qu’il leur faut bien une expertise de l’étranger pour se redresser.

Donc, en résumé, les banques grecques vont sans doute se redresser, ce qui sera bon pour l’économie locale, mais c’est aussi cela l’ironie de l’histoire, l’une des banques qui va encaisser des commissions pour ce redressement, est la même qui avait aidé la Grèce à maquiller en quelque sorte ses comptes nationaux avant la crise de l’euro. Pour Goldman Sachs, puisque c’est de cette banque dont il s’agit, la Grèce, est une nouvelle version du jeu : “pile je gagne, face tu perds”.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content