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La compétitivité coincée dans les starting-blocks

On se croirait revenus en arrière, lors des négociations budgétaires qui ont abouti au gouvernement Di Rupo 1er. Rebelote donc, à la recherche cette fois de quelque 2 milliards d’euros…

On se croirait revenus en arrière, lors des négociations budgétaires qui ont abouti au gouvernement Di Rupo 1er. Rebelote donc, à la recherche cette fois de quelque 2 milliards d’euros. Manifestement, ce n’est pas encore cette fois que le mot “compétitivité” sera sur toutes les lèvres, dans un premier temps en tout cas. Or, pour redistribuer de la richesse il convient d’abord d’en disposer et donc d’en créer ! Il ne suffit pas de s’agripper coûte que coûte à un Etat providence désormais désargenté.

Selon une récente étude d’ING, les exportations de marchandises représentaient en 2011 plus de 342 milliards d’euros, soit l’équivalent de 90 % du PIB ! On mentionne ici le concept communautaire, incluant le ré-export ; si on ne considère que ce qui est produit en Belgique (concept national), on atteint un total de 235 milliards. Une mine d’or qui a largement contribué à notre prospérité.

Sur base de la définition du Larousse, la compétitivité renvoie à “ce qui offre ses produits à un prix tel qu’ils peuvent faire concurrence aux autres produits similaires sur le marché”. Si le prix ne constitue pas l’unique critère de sélection, il n’en reste pas moins un élément déterminant.

L’étude d’ING, consacrée aux marchés de prédilection de la Belgique, révèle aussi un élément significatif : les exportations de marchandises restent largement dominantes par rapport aux exportations de services, puisqu’elles représentent 78 % du total. Comme quoi, l’industrie, entre autres, joue toujours un rôle prépondérant alors que beaucoup ont cru que le “tout aux services” était la meilleure planche de salut pour l’économie belge. Par comparaison, ce chiffre est inférieur à celui de l’Allemagne (85,5 %), des Pays-Bas (83,2 %) et de l’Italie (82,9 %) et du même ordre que celui de la France. C’est dire si la conquête des parts de marché constitue une compétition sans merci.

La Belgique est ouverte sur le monde et sa santé est donc liée au commerce mondial. Comme le souligne ING, le retournement positif de l’économie interviendra suite à un choc sur le commerce extérieur, lequel impacte directement les entreprises exportatrices, puis indirectement toute l’économie. Et une fois la croissance relancée, la demande intérieure s’ajustera. La reprise succédant à la crise de 2008 n’a pas dérogé à cette règle.

Pour la reprise, encore faut-il que nos entreprises soient positionnées au mieux : qu’elles soient compétitives. On y revient. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les pôles sectoriels du plan Marshall wallon se sont vus affublés de l’épithète “de compétitivité”. Le premier bilan tiré mercredi en est toutefois limité, quand on sait que les deux centaines de projets retenus ne produiront pleinement leurs effets qu’à moyen terme. Bien sûr, tout n’est pas parfait. L’impact sur l’emploi, par exemple, est faible à ce jour. Mais toute initiative stimulant l’industrie est bonne à prendre. Surtout quand elle brasse à la fois PME et grandes entreprises (550 sociétés participantes), centres de recherches et universités.

L’analyse des résultats régionaux de la croissance et de l’emploi, rendue publique vendredi par la Banque nationale, confirme le redressement de la Wallonie, dont la croissance a été supérieure à celle de la Flandre en 2009 et 2010. Mais le chemin reste long puisque nos voisins du Nord participent à la croissance économique du pays à hauteur de 57,4 %, contre 23,6 % pour la Wallonie et 19 % pour Bruxelles (valeur ajoutée selon le lieu de travail en 2009, derniers chiffres disponibles à l’Institut des Comptes nationaux).

Cela étant, au-delà de toute appartenance régionale, nos entreprises ont besoin d’améliorer leur compétitivité. A quand des mesures significatives ?

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