Annulations de vols et allongement des routes aériennes pour contourner les nuages de cendre représentent autant de surcoût qui risquent de saler l’addition de la plupart des compagnies aériennes européennes. Le pire, c’est qu’un ennui ne vient hélas jamais seul…
La meilleure saison pour une compagnie aérienne, c’est l’été, période durant laquelle elle réalise plus des trois quarts de son résultat d’exploitation. Dans le cas des firmes low-cost comme Ryanair et easyJet, on parle même de plus de 80 % du résultat d’exploitation.
La plupart des compagnies aériennes européennes comptaient sur cette période d’été pour se faire du cash avant l’hiver. Je parle des compagnies aériennes européennes car elles souffrent en ce moment un peu plus que les autres : la providence n’a pas été tendre avec elles. La cause de tout cela ? Ce fichu volcan islandais. Comme son éruption pourrait durer des mois, il menace la période la plus rentable de 2010. Or, rater cet été après deux années de crise, c’est un peu la goutte qui fait déborder le vase.
Annulations de vols et allongement des routes aériennes pour contourner les nuages de cendre représentent autant de surcoût qui risquent de saler l’addition de la plupart des compagnies aériennes européennes. Le pire, c’est qu’un ennui ne vient hélas jamais seul…
En l’occurrence, la menace qui plane sur les compagnies est l’évolution du cours du pétrole. D’habitude, lorsque la croissance est plus faible, la demande est elle aussi inférieure et le cours du baril s’avère très raisonnable. Cette fois, ce n’est pas le cas ! Il y a, comme disent les spécialistes dans leur jargon inimitable, une “dé-corrélation” du prix du baril à la croissance économique. Traduction : le baril augmentera sans doute encore, malgré la crise.
Le drame est que les compagnies ne pourront répercuter l’ensemble de la hausse à leurs passagers pour la simple raison que nous sommes partis pour au moins cinq ans de pouvoir d’achat en berne. Ce seront donc à nouveau les marges des compagnies aériennes qui serviront d’amortisseur. Et comme les caisses des Etats sont vides, ces mêmes compagnies ont fort peu de chance d’être aidées par leurs gouvernements…
J’ignore si vous vous souvenez de cette blague en forme de question : comment peut-on devenir rapidement millionnaire en euros ? C’est simple : il faut d’abord être milliardaire en euros et ensuite investir dans l’aviation ! Vu l’actualité, j’ai bien peur que cette blague n’en soit pas une.