Zoom sur le Musée national du Qatar, une rose des sables en fibre de béton

Le nouveau musée du Qatar ouvrira ses portes en mars 2019. © PG/Iwan Baan

Le Musée national du Qatar ouvre ses portes au public ce 28 mars. Ce chef-d’oeuvre architectural de 350 mètres de long, posé en bord de mer, à l’extrémité sud de la baie de Doha, relate l’histoire du pays et présente des oeuvres contemporaines d’artistes qataris et internationaux.

Course à la construction

Très courtisé en Europe, l’architecte français Jean Nouvel l’est également dans la région du Golfe. En à peine un an et demi, deux édifices culturels emblématiques imaginés par ses soins y ont été inaugurés, l’un au Qatar, l’autre aux Emirats arabes unis. Initialement, le Musée national du Qatar aurait dû accueillir ses premiers visiteurs en 2016, le petit Etat espérant à l’époque griller la politesse à son rival régional. Ce fut une véritable course à la construction, finalement remportée par ces derniers, qui inaugura avec grand fracas Le Louvre Abou Dhabi en novembre 2017.

Des besoins en eau limités

Le musée est entouré d’un parc paysager de 112.000 m2 composé de plantes et d’essences indigènes dont les besoins en eau sont réduits. Il réinterprète les paysages désertiques du Qatar, avec une alternance de petites dunes et de jardins inspirés des sebkhas et des oasis.

Une architecture inspirée de la nature

Jean Nouvel a tenu compte des paramètres géographiques, climatiques et historiques du Qatar pour imaginer ce musée qui, telle une rose des sables géante, émerge de terre et semble fusionner avec elle. Posé en bord de mer, il est le premier bâtiment qu’aperçoivent les voyageurs arrivant de l’aéroport. ” Cette construction aurait été impossible à réaliser il y a 10 ans “, explique Jean Nouvel, qui signe ici une prouesse architecturale à la pointe de la technologie, mêlant verre, acier et panneaux de béton fibrés ultra-hautes performances. Des disques incurvés et de tailles variables s’emboîtent et s’entrelacent autour du palais historique. De la couleur du désert, ils semblent se propager organiquement et constituent, avec leurs intersections et éléments en porte-à-faux, la structure même du bâtiment, servant à la fois de toit et de murs.

Zoom sur le Musée national du Qatar, une rose des sables en fibre de béton
© PG/Iwan Baan

Durabilité

Sans surprise, le bâtiment se veut très efficient sur le plan énergétique. Adapté au climat local, il est préservé au maximum du soleil. Les disques qui forment la structure du musée agissent comme un matelas protecteur contre ses rayons. Lorsque ceux-ci frappent l’ouvrage par l’est ou par l’ouest, les disques créent de longues ombres protectrices. ” Les rares fenêtres ont été ménagées dans des retraits et ne sont jamais touchées par le soleil “, explique l’architecte. Un procédé qui réduit de facto l’utilisation de la climatisation pour les espaces intérieurs.

Zoom sur le Musée national du Qatar, une rose des sables en fibre de béton
© PG/Iwan Baan

L’expérience muséale

La visite du nouveau bâtiment, dont 7.000 m2 sont dédiés aux expositions permanentes et 1.700 m2 aux manifestations temporaires, s’effectue selon un parcours elliptique. Celui-ci présente de légères montées et descentes évoquant les ondulations naturelles des dunes. De larges baies vitrées laissent entrevoir les jardins du musée et la baie de Doha. Les 11 galeries principales présentent les collections de l’ancien musée et intègrent des oeuvres contemporaines d’artistes nationaux et internationaux, des objets rares et précieux, des fonds documentaires et des programmes éducatifs interactifs. Les espaces sont organisés autour de l’ancien palais historique, restauré dans son état d’origine.

Par Anne-Sophie Chevalier.

En chiffres

434 millions

Coût du projet, en dollars.

1,5 km

Longueur totale des galeries du musée.

52.000m2

Superficie intérieure offerte par le bâtiment.

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