Rues commerçantes à Bruxelles : les tops et les flops

La rue Neuve, à Bruxelles. © Belga

Si la rue Neuve continue de régner sans équivoque sur le secteur bruxellois du commerce, d’autres quartiers de la capitale tirent leur épingle du jeu… ou dévissent en termes de fréquentation.

La rue Neuve, reine incontestée du commerce bruxellois

Sans retrouver le niveau record des années 2009 et 2010, la rue Neuve reste la rue commerçante la plus arpentée par les piétons (près de 44.000 par jour en moyenne) dans la capitale, avec ses proches voisins, la rue des Fripiers (près de 27.000) et le boulevard Anspach (31.000). Cela ressort du baromètre 2016 d’Atrium, le bras armé de la Région bruxelloise en matière de commerce.

Derrière le trio dominant, on trouve le haut de la ville avec la porte de Namur (chaussée d’Ixelles, plus de 32.000 passants) et l’avenue Louise, avec un peu plus de 21.000 piétons par jour. Le quartier touristique de la Grand-Place arrive ensuite avec un flux de piétons journalier de presque 23.000 pour la rue de la Colline et de près de 19.000 pour la rue Marché aux Herbes. Suit la rue de Brabant, qui voit passer plus de 17.000 personnes chaque jour.

Rues commerçantes à Bruxelles : les tops et les flops

Plus largement, deux tiers des noyaux commerciaux ont connu une hausse de fréquentation au cours des cinq dernières années. A côté de ces données chiffrées établies à partir de comptages effectués en 250 points dans 51 noyaux commerciaux, entre avril 2014 et juin 2015, ce rapport de quelque 430 pages aborde également le profil de chaque noyau, ainsi que les attentes de ses clients. Précisons cependant que l’exercice a été réalisé avant la mise en piétonnier des boulevards du centre.

Dans une analyse comparative des quartiers ayant fait l’objet de comptages depuis 2007 (voire 2006), on observe que le quartier situé entre la Grand-Place et la place de la Monnaie se démarque par une évolution très positive de sa fréquentation sur plusieurs années : de +11% pour la rue du Midi à +26% pour la rue de l’Ecuyer, a souligné jeudi Julien Bacq, Chief Retail Officer d’Atrium, présentant le baromètre. Dans le quartier Flagey à Ixelles, la rue Lesbroussart engrange un spectaculaire +26%, confirmant la tendance d’après-chantier. Le quartier Dansaert prend lui aussi des couleurs, surtout dans les rues adjacentes de la rue éponyme (+14% rue des Chartreux, et +3% rue Lepage).

Au rayon des évolutions négatives, le rapport pointe le quartier Madou, dont la dégradation de la fréquentation (-35%) est liée à l’absence d’évolution de l’offre d’un de ses acteurs commerciaux-clés, mais sans doute surtout à l’instabilité de la gestion de la mobilité au cours des dernières années, ce qui brouille le message à l’attention des clients, selon Julien Bacq.

On relèvera enfin qu’Atrium se prépare à conclure une première analyse de la situation des commerces du centre de la ville dans le contexte de la mise en piétonnier des boulevards du centre.

Le ministre Gosuin plaide pour des conventions-cadre entre les communes et Atrium

Présent au séminaire au cours duquel le baromètre a été présenté, Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Economie, a insisté sur le fait qu’Atrium devait être le partenaire incontournable pour accompagner les “retailers”. Il a plaidé pour la conclusion de conventions-cadre entre les communes et Atrium, jugeant que le développement des noyaux commerciaux bruxellois ne pouvait être envisagé isolément.

Sans se prononcer contre le nouveau piétonnier du centre de la capitale, “une initiative assez audacieuse”, il a appelé la Ville à adopter ce type de précaution pour ne pas prendre de risque avec le développement des commerces directement et indirectement concernés.

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