Xavier Attout
Retour à la dure réalité du marché immobilier
Fin de la récréation. La période euphorique qu’a traversée le marché immobilier ces deux dernières années touche à sa fin.
C’en est terminé des transactions bouclées à la première visite, sans même se soucier vraiment de la qualité de la maison ou de l’appartement. Avec comme idée principale de mettre la main sur le jardin ou la pièce de vie supplémentaire, reléguant même la question de la rénovation un peu plus loin dans les préoccupations. Retour aux basiques, désormais. La réalité économique reprend le dessus, les acquéreurs étant poussés dans le dos par les hausses des coûts de l’énergie, des taux d’intérêt et des matériaux de construction. Autant d’éléments qui plombent sérieusement les possibilités et le budget dédié à l’acquisition et la rénovation d’un bien.
C’en est terminé des transactions bouclées à la première visite, sans même se soucier vraiment de la qualité de la maison ou de l’appartement.
Une situation qui ne fait que renforcer un constat déjà bien établi: le marché immobilier sera désormais partagé entre, d’un côté, les logements rénovés bénéficiant d’une bonne localisation et, de l’autre, les biens désuets. Aux premiers les hausses de prix, aux seconds les pertes de valeur. Un accès à la propriété qui, de plus, s’adresse à de moins en moins de monde. Les multiples hausses de prix constatées ces dernières années, et surtout ces derniers mois, ont déjà réduit le spectre de candidats. Les récents nuages qui se sont amoncelés dans le ciel immobilier n’ont fait qu’encore davantage élaguer le nombre d’amateurs potentiels. De quoi renforcer toujours plus le marché locatif. Et par ricochet, rassurer dans la foulée les investisseurs sur le bien-fondé de leur choix. La boucle est donc bouclée, mais pas nécessairement dans le bon sens.
L’autre retour à la réalité concerne le marché neuf. Hyperactif ces dernières années, il souffre d’une sous-offre chronique depuis 24 mois, liée au départ à une question de délivrance de permis, à des problèmes de livraison et des hausses des coûts de construction ensuite. Un contexte qui ne fait que plomber encore davantage les fragiles certitudes des promoteurs. Ces derniers naviguent clairement à vue en matière de prix de vente, un plafond étant déjà atteint suite aux dernières hausses de prix. Et ils ne peuvent aller plus haut, ou il n’y aura pratiquement plus d’acquéreurs. L’immobilier neuf, chargé théoriquement d’alimenter le marché en logements de qualité et d’également faire diminuer la pression sur les prix via une hausse de l’offre globale, est clairement enlisé dans un marasme économique. Une situation qui devrait encore perdurer au moins jusqu’en 2024. Avec toutes les conséquences annexes que cela va induire sur le marché résidentiel belge.
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