Parking C du Heysel: Ville de Bruxelles et Ghelamco dos-à-dos devant le juge cette semaine

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C’est un différend qui pourrit depuis plus de six ans le devenir du plateau du Heysel. Il concerne l’immense parking C et ses abords. La plainte de la Ville de Bruxelles à l’encontre de Ghelamco, qui en détient la propriété sous emphytéose, est examinée par le tribunal de première instance à partir de ce jeudi.

Depuis plus de six ans déjà, la Ville de Bruxelles et le promoteur immobilier Ghelamco campent sur leurs positions, sans possibilité de trouver un arrangement amiable. En cause: la propriété (emphytéose) du parking C – une plaine lunaire d’un peu moins de 20 hectares – sis en bordure de ring. Le second prétend mordicus en avoir obtenu la jouissance à long terme en emportant l’appel à marché (emphytéose) introduit par la Ville de Bruxelles elle-même, qui en détient le tréfonds.

Condition suspensive ou pas?

Selon cette dernière, le contrat passé avec une des filiales de Ghelamco aurait été conditionné à la réalisation du projet d’Eurostadium alors porté sur le site le promoteur immobilier flamand en prévision de l’organisation de l’Euro2020. Le projet de stade abandonné, le contrat serait, selon la Ville, devenu caduc. Mais pour Ghelamco, aucune clause ne limite ce droit d’emphytéose.

Ghelamco exploite le parking de 10.000 places qui reprend progressivement du service après deux années de disette.

Et, en attendant de voir comment mieux valoriser ce foncier exceptionnel largement sous-exploité et stratégiquement situé, il ne se prive donc pas d’exploiter, depuis la signature du contrat, le parking de 10.000 places qui reprend progressivement du service après deux années de disette. Selon nos informations, rien que l’exploitation du parking assure d’ailleurs une coquette rentrée annuelle quand le Parc des Expositions voisin se remplit correctement.

Investissements importants concédés

Dans les résultats annuels de Ghelamco figure d’ailleurs toujours le coût du projet avorté de stade de football sur le site en question, évalué à quelque 24 millions d’euros. Selon le promoteur flamand, la Ville de Bruxelles a préféré sacrifier le projet de stade pour donner priorité absolue à son projet NEO ciblant la reconversion du plateau du Heysel sur le foncier urbain voisin. “Le projet Eurostadium s’est alors trouvé confronté à des problèmes multiples, tant juridiques qu’administratifs”, argue-t-on chez Ghelamco. Il y a deux ans, le grand patron, Paul Gheysens, nous avait d’ailleurs avoué ne pas écarter la possibilité d’introduire sur le site un nouveau projet de développement mixte.

Paul Gheysens, le grand patron et fondateur de Ghelamco sur son stade du Mipim entièrement dédié au développement de l'Eurostadium, avorté depuis. C'était en mars 2017.
Paul Gheysens, le grand patron et fondateur de Ghelamco sur son stade du Mipim entièrement dédié au développement de l’Eurostadium, avorté depuis. C’était en mars 2017.© DR

Noeud gordien pour l’avenir du Heysel

Pour sortir de l’ornière, la Région flamande et Bruxelles (Ville et Région) ont lancé, il y a deux ans également, une étude de mobilité interrégionale sur la zone concernée et ses abords (ring, chaussée romaine). Perspective.brussels, la Stib, le Werkvennootschap, la province du Brabant flamand et la commune de Grimbergen se sont alors assis autour de la table et ont tenté d’aligner les astres. Mais depuis, la pandémie aidant, les lignes semblent avoir très peu bougé.

Le procès qui débute cette semaine devrait apporter des précisions sur l’avenir du foncier litigieux.

Le procès qui débute cette semaine devrait – s’il n’est pas reporté – apporter des précisions sur l’avenir du foncier stratégique en question et, par effet domino, sur la zone directement liée à son titre de propriété dans les prochaines années. Mais la procédure pourrait encore être longue.

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