Le patron du salon Realty répond aux questions qui fâchent

Gregory Olszewski © Realty

Parti puis revenu cette année à la tête de l’organisation du salon qui se tient à Tour & Taxis (24 au 26 mai), Gregory Olszewski a accepté de répondre sans détour à nos questions. Il se dit fatigué par ces professionnels du secteur qui critiquent et refusent de construire avec lui. Et il rassure sur l’état financier et le succès du rendez-vous annuel belge de l’immobilier d’entreprise.

Parti il y a deux ans de chez Artexis Easyfairs après avoir lancé et fait grandir le jeune salon Realty, Gregory Olszewski a été rappelé l’an dernier par Eric Everard. Non pour sauver les meubles, assure-t-il aujourd’hui, mais pour donner une nouvelle dimension stratégique au rendez-vous, dont la superficie avait quasi été doublée au terme de l’édition 2015. Un pari osé dans les circonstances économiques et politiques actuelles. Précisions.

TRENDS-TENDANCES. Doubler la capacité du salon, au vu de la conjoncture économique et internationale actuelle, n’était-ce pas un pari suicidaire ? Avez-vous dû brader les prix pour remplir les allées ?

GREGORY OLSZEWSKI. L’objectif était audacieux, c’est vrai. Mais le marché a répondu favorablement à cette nouvelle architecture. Le public sera réparti sur une plus grande surface. Soyons honnêtes : par moments, l’an dernier, il était impossible de franchir certaines allées. Et non, nous n’avons pas dû brader les prix. La nouvelle architecture nous permet de proposer des tarifs en fonction du type de stands, de la localisation, etc. Cela offre un plus grand choix aux exposants et nous permet de travailler davantage sur mesure, au cas par cas.

Qu’est-ce qui a réellement motivé votre retour à bord, à la tête de cet “event” ? Votre remplaçante n’est-elle pas parvenue à atteindre les objectifs fixés par Artexis ? Où en est-on en termes financiers ?

Pour être tout à fait clair, l’équipe mise en place après mon départ en 2014 a fait du bon boulot. Mais le secteur de l’immobilier n’est pas nécessairement le plus facile… Quand certains grands changements ont été annoncés au terme de l’édition 2015, les réactions n’ont pas toujours été 100 % enthousiastes. Il fallait quelqu’un qui avait une relation de longue durée avec les exposants fidèles afin de mettre en oeuvre ces changements. Le plus facile était de se tourner vers la personne qui avait organisé Realty pendant six éditions. Et comme j’avais des disponibilités, j’ai accepté de rempiler pour donner du soutien à l’équipe, qui restera d’ailleurs en place après 2016. Je pense que je suis l’ingrédient momentané qu’il fallait pour faire prendre la nouvelle sauce. Sur le plan financier, les objectifs sont atteints : le salon est profitable. Mais il reste de la marge, des défis et des objectifs à réaliser. Ce projet vit et est tout sauf statique.

Certains “incontournables” de la place immobilière belge et internationale, comme Cushman & Wakefield ou JLL, boudent pourtant toujours les allées de Tour & Taxis. Ils se plaignent notamment d’une concentration excessive, parmi les exposants, d’architectes, de sociétés de services périphériques et d’entreprises publiques…

C’est toujours frustrant de constater que certains acteurs remplissent les allées comme visiteurs, se plaignent du fait qu’il n’y a pas assez de ceci ou trop de cela, mais refusent de prendre l’initiative de participer eux-mêmes à la réussite du projet global. Je le répète : chaque exposant, chaque partenaire a la possibilité de travailler avec nous sur le concept, le contenu, le profil des visiteurs. Et je ne demande pas mieux que de le faire avec ces ‘incontournables’. Quant à la remarque sur la présence excessive du secteur public, je la trouve non fondée : c’est ce dernier qui crée le cadre dans lequel le secteur privé peut entreprendre et investir. Nous ferons donc tout pour avoir davantage de villes, de communes, de régions présentes sur le salon. Et nous travaillons avec des exposants et des partenaires pour que Realty devienne incontournable pour les pouvoirs publics locaux.

Les récents attentats ont-ils eu une influence sur la participation à l’édition 2016 ?

Jamais nous avons eu autant de demandes de villes et de communes pour visiter le salon. Que ce soit en tant qu’exposant, comme c’est déjà le cas pour Charleroi (stand 1123), Mons, Namur, Courtrai (2201), Alost (1327), Bruxelles-Capitale (2319) et Malines (3114), ou en tant que visiteur. La ville est au coeur de l’activité immobilière et mérite vraiment sa place prioritaire au salon. L’accent sera donc vraiment mis cette année sur la présence des villes et sur la dimension très à la mode des smart cities. D’ailleurs, le mardi 24 mai, trois villes wallonnes (Mons, Namur et Charleroi) présenteront leurs plans stratégiques d’investissement immobilier. Charleroi, représentée par Paul Magnette en personne, sera à l’honneur cette année. Quant au programme international, les circonstances politiques et économiques n’ont fait que renforcer la nécessité d’attirer encore davantage d’investisseurs venus d’ailleurs. Bruxelles et la Belgique ont un besoin accru de leur présence. Et même si c’est encore difficile de les convaincre de faire le déplacement, nous avons le sentiment qu’il y aura plus d’investisseurs que lors des dernières éditions. Bien sûr, c’est aussi grâce au programme que nous élaborons avec les partenaires les plus actifs, comme CBRE (stand 2318) par exemple. Au niveau commercial, ce sera la première fois que des retailers, sans d’ailleurs les avoir courtisés très activement, participent en tant qu’exposants. Colruyt (stand 3122), Carrefour (3313) et Lidl (2208) se sont manifestés spontanément. Le commerce est souvent un moteur de nouveaux développements rapides. Nous sommes donc très enthousiasmés par leur présence. Et ils sont tous les trois très motivés pour présenter leur politique d’expansion à Realty.

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