Le littoral espagnol deux fois plus urbanisé qu’il y a 30 ans, alerte Greenpeace

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L’urbanisation du littoral a plus que doublé en 30 ans en Espagne, deuxième destination touristique mondiale, avec par endroits plus de 90% du territoire bétonné, a alerté mardi Greenpeace.

L’Espagne a été l’un des premiers pays européens à se doter d’une loi de protection du littoral en 1988, mais le texte a été peu ou mal appliqué pendant des décennies marquées par la frénésie de la construction et la corruption urbanistique, selon l’ONG écologiste.

La surface urbanisée sur les côtes est passée de 240.000 hectares en 1988 à 530.000 hectares cette année, soit 13,1% du littoral contre 2% en moyenne dans l’intérieur du pays, a souligné Greenpeace Espagne en présentant un rapport sur la question dans le port de Barcelone.

Symbole des excès des années 2000, quand l’Espagne était prise dans une bulle immobilière, l’hôtel El Algarrobico, monstre de 21 étages les pieds dans l’eau en plein milieu d’un parc naturel, est toujours debout alors que la Cour suprême a ordonné sa démolition après des années de bataille judiciaire.

L’éclatement de la bulle immobilière en 2008 a largement freiné la construction, mais le rythme accélère à nouveau avec la reprise économique, prévient Pilar Marcos, responsable de la section biodiversité de l’ONG.

“Le béton revient”

“Le béton revient. Si on trouvait la Costa del Sol (dans le sud, autour de Malaga) déjà saturée, les promoteurs commercialisent encore 11.000 nouveaux logements dans 200 projets”, avertit-elle.

Selon le rapport, 26,2% du littoral de la province de Malaga est urbanisé, un chiffre qui monte à plus de 90% dans la fameuse station balnéaire de Marbella.

La côte méditerranéenne est la plus touchée: 26,4% d’urbanisation en Catalogne, 23,1% dans la région de Valence et 15,4% en Andalousie.

“L’occupation de la première ligne de côte est massive, et cela nous laisse une côte saturée”, a dénoncé la responsable de la campagne, Paloma Nuche.

Outre son impact sur la faune et la flore locales, l’urbanisation des sols rend aussi les habitants plus vulnérables aux inondations qui risquent de se multiplier avec le changement climatique, avertit l’ONG.

Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), l’Espagne s’est hissée en deuxième position, devant les Etats-Unis, mais derrière la France, en terme de destination la plus prisée des touristes en 2007, avec 82 millions de visiteurs d’après les données du gouvernement.

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