“L’investisseur 2017 ne connaîtra plus les mêmes plus-values que ses parents”

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Ixelles, Lasne, Namur, Enghien, Chaudfontaine, Arlon ou encore Wezembeek-Oppem. Trends-Tendances a baladé sa plume cet été dans les entités où les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés de Belgique.

Quelles sont les raisons – historiques, urbanistiques, sociales – et les conditions qui permettent à ces communes de voir leur prix s’envoler ?

Accessibilité, qualité de vie et bâti de caractère justifient le plus souvent cette situation enviable. Avec une constante : ces villes ou communes jouissent d’une position dont elles seront difficiles à déloger. Leur statut se renforçant même année après année, donnant encore davantage l’impression d’un marché à deux vitesses. Et quand cet immobilier doré connaît quelques ratés, certains pouvoirs publics songent même à la manière de faire remonter les prix pour ne pas léser le patrimoine de leurs administrés… De quoi leur permettre de passer entre les gouttes de l’orage immobilier qui secoue actuellement quelque peu le marché de la villa haut de gamme.

Quand l’immobilier doré connaît quelques ratés, certains pouvoirs publics songent à la manière de faire remonter les prix pour ne pas léser le patrimoine de leurs administrés…

C’est dire si les problèmes sont bien différents d’un échelon à l’autre du marché. Les uns tentant de monter dans le train, les autres tentant de ne pas dérailler. Un élément est pourtant le même pour tout le monde : si l’immobilier reste un placement sans risque, l’investisseur de 2017 ne connaîtra plus (jamais ?) les mêmes plus-values que son grand-frère ou ses parents. Les hausses de prix sont régulières, trimestre après trimestre. Mais elles sont tellement faibles qu’elles peinent à absorber l’inflation. Et peu d’observateurs songent qu’un renversement majeur de cette tendance est possible à l’avenir. Le petit épargnant qui investit dans l’immobilier peut toutefois se consoler en se disant qu’il dormira mieux en plaçant son argent dans la brique que dans un autre actif, vu la volatilité des marchés. C’est toujours ça de pris en ces temps incertains.

En attendant, les écarts continuent de se creuser. Avec des personnes aisées qui renforcent leurs actifs en investissant dans l’immobilier vu les conditions particulièrement intéressantes en matière de taux hypothécaires. Et, a contrario, d’autres ménages, ou des personnes isolées, qui éprouvent de plus en plus de difficultés à pénétrer le marché et à s’ouvrir la voie des crédits immobiliers. Des incitants fiscaux, comme ceux développés à Bruxelles avec la réduction des droits d’enregistrement, permettent d’ouvrir de nouveaux horizons à certains ménages. Les premiers enseignements laissent à penser que les effets se matérialisent sur le terrain. Reste à espérer qu’il s’agisse de l’ouverture d’une nouvelle ère et non d’une parenthèse. Il serait d’ailleurs opportun de profiter de ce nouvel élan pour donner, dans la foulée, une seconde impulsion au marché, en faisant davantage conjuguer offre et demande. Mais la balle est ici dans le camp des promoteurs, qui sont régis par d’autres règles…

Xavier Attout

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