Est-ce intéressant d’installer une pompe à chaleur air-air pour se chauffer à moindre coût ?
Les ménages belges qui souhaitent faire des économies de chauffage peuvent envisager d’installer une pompe à chaleur réversible dite air-air. Explications.
Dans le contexte de la hausse des prix de l’énergie, les ménages belges cherchent des alternatives pour se chauffer autrement qu’au gaz naturel devenu hors de prix. Une solution moins coûteuse peut venir des pompes à chaleur dite air-air (ou PAC air-air). Une telle pompe à chaleur de bonne qualité permet de consommer 75% d’énergie en moins que les chaudières dans les meilleures conditions. Elles sont présentées comme un investissement durable et rentable, selon le Groupe Atlantic Belgium.
Réduction de 33% des coûts de chauffage
La pompe à chaleur air-air est le type de pompe à chaleur le moins cher, ne nécessitant pas de gros travaux. Ce type d’installation permet de réduire jusqu’à 33% ses coûts de chauffage, tout en bénéficiant d’un système de refroidissement efficace et peu énergivore en été, avance la société spécialisée dans le secteur par voie de communiqué. Ce système de chauffage est actuellement le mode de chauffage réversible qui progresse le plus chez nos voisins français. Il représente le 2ème type de système le plus vendu après les radiateurs électriques.
“Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte pour un bon coefficient de performance (COP) d’une pompe à chaleur. On peut atteindre un COP de 3 ou plus mais cela dépend des conditions réelles d’une habitation. La maison doit être déjà bien isolée et disposer d’un chauffage à basse température, comme des radiateurs surdimensionnés suite à une bonne isolation “, nous explique un responsable du Guichet Energie wallon.
Le COP, le coefficient de performance d’une pompe à chaleur
C’est la performance de la pompe à chaleur qui définit les économies financières. Cette performance est le COP (“coefficient of performance” en anglais, “coefficient de performance” en français) c’est-à-dire le rapport entre la quantité d’énergie produite et la quantité d’énergie utilisée par la PAC. Le COP d’une pompe à chaleur air-air se situe le plus souvent autour de 3.
Une pompe à chaleur air-air fonctionne à l’électricité. Pour le chauffage, elle utilise environ 3/4 de l’énergie thermique gratuite puisée dans l’environnement et 1/4 d’électricité. En fonctionnant à partir d’énergie solaire autoproduite grâce à des panneaux solaires, il est même possible de chauffer ou de rafraîchir presque gratuitement et sans aucune émission de CO2 son habitation.
S’il fait très froid dehors, la performance va être réduite
“ Si le COP moyen est de 3 sur toute l’année, soit des conditions optimales, cela peut être économiquement intéressant. Mais, il ne faut pas perdre de vue que l‘électricité reste quand même une énergie chère pour faire fonctionner une pompe à chaleur“, explique le responsable du Guichet Energie wallon.
Le désavantage d’une pompe à chaleur air-air, c’est qu’au creux de l’hiver, sa puissance devra être suffisante. “Le COP est très élevé quand la différence de température est faible, s’il fait doux dehors le COP va être très bon, s’il fait très froid dehors, le COP va être réduit“, commente l’expert du Guichet Energie.
Le site CallMePower.be évoque aussi un faible rendement de chauffe des PAC air-air en cas de températures basses, comme c’était le cas la semaine dernière en Belgique. Ainsi, une PAC air-air de 8.8 kW ne pourra délivrer que 6.1 kW lorsque la température est de -7°C, soit une baisse de 31% de sa puissance nominale, selon le site de l’association Conseils Thermiques. Ces installations seront donc plus performantes dans les régions où les températures sont clémentes. “Il parait cohérent de considérer un COP annuel entre 2 et 2.5“, selon le site de conseils en énergie.
Diversifier ses sources d’énergie
Pour soutenir une PAC air-air lorsque ses performances sont insuffisantes, il peut être envisagé d’utiliser un appoint de chauffage, telle une résistance électrique intégrée à l’installation. Cette option n’est cependant pas toujours proposée. On peut également envisager des radiateurs électriques, notamment si la PAC modernise une installation électrique existante. Un poêle à bois peut aussi assurer l’appoint. “L’idéal, selon le Guichet Energie wallon, est de diversifier ses sources d’énergie – PAC, poêle à bois, chaudière à gaz ou à mazout – et de réduire sa consommation au quotidien.“
Autre point d’attention : l’air soufflé directement par l’installation peut s’avérer inconfortable pour les habitants. Des options permettent sur certains modèles d’orienter le flux d’air ou d’ajuster la vitesse de ventilation.
Quelles différences entre une pompe à chaleur air-air et air-eau ?
La pompe à chaleur air-air est une climatisation réversible. Elle peut être utilisée en hiver en chauffage d’appoint. Une pompe à chaleur air-eau réchauffe, pour sa part, l’eau du chauffage central à une basse température (idéalement à 35°C).
La plus grande différence entre ces deux types de pompe à chaleur se trouve dans la manière dont la chaleur est transmise à la maison. Avec une pompe air-air, cela se fait via un ventilateur dans la maison. Avec une pompe air-eau, la chaleur est diffusée via les éléments de chauffage central dans la maison. Un système air-air a comme avantage de pouvoir être utilisé en été comme climatisation, ce qui n’est pas toujours une option possible avec une pompe à chaleur air-eau.
Pas de production d’eau chaude
Les deux autres types de pompes à chaleur, air-eau et géothermique, émettent de la chaleur via l’eau de chauffage à basse température. Bien que leur efficacité soit supérieure à celle des unités air-air, ces PAC nécessitent un plancher chauffant ou des radiateurs basse température. Pour les habitations qui n’ont pas encore de chauffage par le sol ou de radiateurs, cela implique des travaux de rénovation coûteux et ne présente pas une solution à plus court terme pour se chauffer moins cher. Les radiateurs classiques doivent aussi être remplacés par des radiateurs basse température. De telles adaptations sont inutiles lors de l’installation de pompes à chaleur air-air. Avec un tel système, l’unité extérieure et intérieure sont simplement reliées par un tuyau traversant le mur, l’ensemble peut être installé en une journée.
Une des contraintes par rapport aux autres types de pompe à chaleur, est que la pompe à chaleur air-air ne produit pas d’eau chaude. Ajouter un chauffe-eau thermodynamique apporte alors une solution durable avec un temps d’amortissement court. Une prime de 500 à 3.000 euros est octroyée en Wallonie, de 1.400 à 1.600 euros à Bruxelles et de 900 à 1.080 euros en Flandre pour ce type de chauffe-eau.
Quel investissement et quelles primes pour une pompe à chaleur air-air?
Le prix de départ pour une pompe à chaleur air-air en Belgique est de 2.500 euros. Ce prix correspond à une seule unité au mur dans une pièce de vie dont les dimensions sont moyennes. Le coût de l’installation variera en fonction de la puissance choisie et de ses fonctionnalités. Il est souvent décidé d’installer plusieurs unités (par exemple, une unité dans la pièce de vie, une unité dans chaque chambre à coucher). Pour une nouvelle habitation bien isolée, il faut prévoir de 5.000 à 8.000 euros TTC pour l’achat et l’installation d’une pompe à chaleur air-air complète. Pour une rénovation, le coût d’achat et d’installation se situera plutôt entre 7.000 et 10.000 euros TTC.
A Bruxelles et en Wallonie, les primes sont exclusivement octroyées aux PAC qui distribuent de la chaleur via l’eau (air-eau), via des radiateurs ou via un système de chauffage par le sol. Elles ne peuvent donc pas servir à financer les PAC air-air car elles doivent être obligatoirement non réversibles (ne pas faire office de climatiseur en été). En Flandre, la prime varie en fonction du type de PAC. Pour un modèle air-air, elle s’élève à 300 euros.
En résumé
- Une PAC air-air chauffe une pièce en hiver et la refroidit (air co) en été
- Une pompe à chaleur air-air fonctionne à l’électricité, c’est une alternative intéressante pour se chauffer moins cher, surtout couplée avec des panneaux solaires
- Son coût démarre à 2.500 euros, jusqu’à 10.000 euros si plusieurs unités sont installée
- Une PAC air-air est facile à installer en 1 ou 2 jours dans une maison existante, elle ne nécessite pas de gros travaux
- Pas de primes possibles en Wallonie et à Bruxelles, 300 euros octroyés en Flandre
- Désavantages : la PAC air-air ne chauffe pas l’eau et est moins efficace en cas de températures extérieures très basses
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