Comment les deux confinements ont modifié les attentes immobilières des Belges

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La crise du coronavirus n’a pas coupé l’appétit du Belge pour l’immobilier, mais les confinements printanier et hivernal ont quelque peu modifié les attentes des candidats acheteurs. Le besoin d’espaces ouverts comme une terrasse se fait sentir et la performance énergétique devient un critère de choix important, selon un baromètre effectué par CBC Banque & Assurance auprès de 1.000 Belges.

“Le Belge garde une brique dans le ventre et si certains projets ont été postposés en raison de la crise sanitaire, la plupart des gens restent confiants et volontaristes dans le fait de devenir propriétaires”, observe Cédric Matte, directeur du Marché Retail de CBC Banque & Assurance.

Près de 3 Belges sur 10 avaient un projet immobilier avant la crise du Covid-19. Parmi eux, 60% l’ont concrétisé, 28% l’ont postposé et 12% y ont renoncé. Trois quarts des Belges qui ont dû reporter leur projet sont confiants quant à la concrétisation de celui-ci en 2021.

Alors que la fin de la crise se profile tout doucement, le Belge a tiré ses propres enseignements des confinements. L’espace extérieur (terrasse ou jardin) devient un critère de choix et la performance énergétique du bâtiment est examinée avec soin, probablement parce que bon nombre de personnes ont travaillé depuis chez elles pendant le second confinement et qu’elles aspirent dès lors à un bien qui présente un certain confort tout en n’étant pas trop énergivore, résume M. Matte.

La performance énergétique semble également guider les travaux de rénovation que 4 propriétaires sur 10 s’apprêtent à faire cette année puisque 8 propriétaires sur 10 en tiendront compte lors de ces travaux.

Le baromètre de la banque révèle encore un retour en force de la villa quatre façades. S’ils avaient une recherche immobilière à effectuer demain, 49% des Belges opteraient pour ce type de villa, 23% pour un appartement et 19% pour une maison deux façades.

“Si la nature et la verdure demeurent une aspiration tant à la campagne qu’à la ville, il conviendra de confirmer le retour en grâce de la quatre façades qui, depuis quelques années, tend à reculer très significativement dans la part des nouvelles constructions au profit des appartements”, constate Yves Hanin, sociologue et urbaniste à l’UCLouvain.

Ce dernier note, de manière globale, une “dualisation” de plus en plus importante du marché immobilier entre, d’une part, les primo-acquéreurs qui doivent surmonter l’obstacle du prix du bien et, d’autre part, les investisseurs, qui représenteraient 32% des achats immobiliers.

Concernant la numérisation de l’achat immobilier, les données progressent avec 1 propriétaire sur 10 ayant déjà souscrit un crédit hypothécaire entièrement en ligne. Toutefois, l’acquisition d’un bien immobilier reste “un moment émotionnel encore assez fort” pour lequel le Belge apprécie encore un échange physique, souligne Cédric Matte.

Deux Belges sur dix affirment avoir déjà effectué une visite virtuelle d’une habitation, mais celle-ci semble constituer “davantage une information complémentaire que réellement un facteur ultime de choix”, relève Yves Hanin.

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