Baromètre immobilier: des acheteurs plus jeunes et moins d’investisseurs

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Si le marché de l’immobilier fait rêver les jeunes ; les investisseurs semblent, quant à eux, se retirer quelque peu de ce marché pour le moment. Le bilan général de l’immobilier est donc légèrement négatif actuellement, selon le dernier baromètre des notaires.

Au troisième trimestre de cette année, l’activité immobilière dans notre pays a diminué de 1,4 % par rapport à la même période en 2021. C’est ce que révèle le baromètre de la Fédération du notariat (Fednot). Le mois de juillet a été relativement calme sur le marché immobilier belge : le nombre de transactions a reculé de 7,4% par rapport à juillet 2021. Mais grâce aux mois d’août (+2,4%) et de septembre (+0,4%), ce recul a été somme toute limité.

“Plusieurs facteurs expliquent le recul trimestriel de l’activité immobilière, souligne Renaud Grégoire, notaire et porte-parole de Notaire.be. Traditionnellement, l’activité immobilière du 3e trimestre est moins chargée qu’au cours des autres trimestres. Et 2022 ne fait pas exception. À cela s’ajoutent la hausse des taux d’intérêt et des prix de l’énergie. Malgré tout, le marché résiste et les jeunes ont proportionnellement été plus actifs que le reste de la population”. Une analyse partagée par son homologue néerlandophone, Bart van Opstal: “Malgré la hausse des taux d’intérêt et le poids de la facture énergétique, le marché immobilier résiste bien pour l’instant.”

Ralentissement généralisé

Si on compare le troisième trimestre 2022 à la même période en 2021, on constate que l’activité du secteur immobilier a connu un ralentissement dans tout le pays, mais c’est à Bruxelles que la baisse a été la plus importante a été enregistrée (-3,7%). En Flandre et en Wallonie, le nombre de transactions a respectivement diminué de 1,5% et de 1%.

Sur les neuf premiers mois de l’année, les notaires notent donc un recul de l’activité (-1,7%), avec une baisse plus prononcée au sud du pays (-2%) pour -1,5% au nord et -1,3% dans la capitale.

En réalité les prix ont baissé

La Fédération du notariat a calculé que, sur les 3 premiers trimestres de l’année, le prix d’une maison en Belgique s’élevait en moyenne à 317.426 euros. Si ce prix moyen semble représenter une augmentation de 7,6% par rapport à l’année précédente, il ne faut pas oublier de tenir compte de l’inflation (8,8 %) ; on constate alors que le prix d’une maison a en réalité chuté de 1,2 %.

“En effectuant une comparaison trimestrielle, nous observons une augmentation du prix moyen de 2,1% du 2e au 3e trimestre 2022, explique Renaud Grégoire. Au 3e trimestre, il fallait débourser en moyenne 322.548 euros pour une maison située en Belgique”.

Sur ce même laps de temps, c’est en Flandre que la hausse des prix des maisons est la plus marquée. Le prix moyen y était de 346.169 euros, soit une augmentation de 7,6% par rapport à la moyenne annuelle de 2021. Bruxelles suit de près avec une augmentation de 6,2% pour atteindre le prix moyen de 573.646 euros pour une maison, tandis que la Wallonie a connu la plus faible augmentation (+4,8%) et le prix moyen était de 233.571 euros.

En prenant en compte de la forte inflation, les prix réels ont baissé dans les 3 régions : -4% en Wallonie, -2,6% à Bruxelles et -1,2% en Flandre, souligne le baromètre de la Fednot.

Même constatation pour le prix des appartements, au cours de l’année 2022, le prix moyen de ce type de bien a progressé de 3,4% par rapport à la moyenne annuelle de 2021, pour s’établir à 259.966 euros. Si à première vue, il fallait débourser 9.000 euros de plus en moyenne, selon le calcul de la Fednot, si on tient compte de l’inflation, le prix réel d’un appartement a baissé de 14.000 euros (-5,4%).

Des acheteurs plus jeunes mais moins d’investisseurs

L’âge moyen des acheteurs de biens immobiliers est actuellement de 39,2 ans. Il est à souligner que, par rapport à 2021, le pourcentage de jeunes acheteurs est en hausse. En 2021, seuls 27,9 % des acheteurs avaient 30 ans ou même moins. Cette année, ce pourcentage s’élève à 30,2 %. Au cours des 9 premiers mois de 2022, ce pourcentage était de 32,2% en Flandre, en progression par rapport à 2021 (28,4%). En Wallonie, le pourcentage de jeunes acquéreurs atteint 28% (contre 28,4% en 2021). C’est à Bruxelles qu’il est le plus faible (21,2%), en retrait par rapport à 2021 (22,9%).

Selon le notaire Van Opstal, cette évolution à la hausse de la présence des jeunes serait due en partie à la crainte de voir la hausse des taux d’intérêt continuer. Durant le même intervalle de temps, le pourcentage des acheteurs plus âgés (plus de 50 ans) est passé de 20,4 % en 2021 à 18,8 % en 2022. “Le pourcentage d’acheteurs plus âgés a diminué au cours des 9 premiers mois de 2022. Il semble donc que les investisseurs soient moins actifs sur le marché de l’immobilier”, conclut Bart Van Opstal.

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