En 50 ans, la production immobilière de bureaux à Bruxelles s’est considérablement développée. La capitale compte aujourd’hui 12,5 millions de m2 de bureaux. Leur construction représente, en moyenne, plus de 3 milliards d’euros d’investissement par an. Christian Dessouroux, docteur en géographie de l’ULB (IGEAT), a analysé pour la revue électronique Brussels Studies la forme prise par le développement des bureaux à Bruxelles.
Au commencement, Bruxelles a vu affluer administrations et sociétés. Ces dernières, propriétaires de leurs locaux, se sont établies dans des périmètres restreints et y ont construit des bâtiments de qualité, vecteurs de leur image de marque, explique Christian Dessouroux.
“Dans les années soixante, la prospérité et l’internationalisation de la capitale ont conduit à l’émergence d’un marché de bureaux à Bruxelles. C’est ainsi que des immeubles ont été bâtis en vue de leur revente, et donc sans connaissance de leur destinataire. Rentabilité et fonctionnalité sont ainsi devenus les impératifs. En l’absence de cadre réglementaire, les bureaux – devenus actifs immobiliers – ont été implantés, non seulement dans les zones centrales traditionnelles, mais aussi sur des terrains moins chers et plus excentrés. Le tissu urbain a considérablement souffert de cette évolution, concomitante de l’exode périurbain et du développement exponentiel du recours à l’automobile.
Mais, à la fin des années 1970, on a observé une crise de surproduction qui a principalement touché les quartiers centraux au profit des implantations périphériques. Se sont alors développés des ensembles de bureaux au-delà du Ring.
Depuis 1990, on assiste à la fois à une reprise considérable de l’activité de construction et de rénovation de bureaux et à une recentralisation de leur établissement. C’est ainsi que des tours emblématiques du centre sont remplacées (Tour Martini) ou profondément rénovées (Tour des finances). Les pôles décentralisés ne voient pas leur développement interrompu pour autant, mais on constate qu’ils restent fonctionnellement incomplets et tendent à se spécialiser (haute technologie, entreposage, activités industrielles, etc.).”
Christian Dessouroux termine son article pour Brussels Studies en s’interrogeant sur l’avenir de la production de bureaux à Bruxelles et en concluant qu’il est difficile, à ce jour, de mesurer l’ampleur des changements futurs.
“La congestion automobile croissante, le développement de liaisons ferroviaires nouvelles (comme l’axe Schuman-Josaphat et le RER), l’éventuel élargissement du Ring ou la durée de l’actuelle crise économique seront quelques-uns des paramètres déterminants.”
Recentrage, densification, polycentrisme, reconversion et rénovation rythmeront l’évolution du parc immobilier dans les années à venir, selon le docteur en géographie.
L’article complet de Christian Dessouroux est disponible sur le site www.brusselsstudies.be.
Trends.be, avec Belga