Acheter le bâtiment Citroën Yser pour le transformer en musée ?

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Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort continue à défendre le projet d’acheter le bâtiment Citroën place de l’Yser pour y abriter, notamment, un musée d’art contemporain. “Mais le défi, ce sera la collection du musée”, a-t-il expliqué vendredi après-midi au parlement bruxellois.

Rudi Vervoort continue à plaider pour l’achat du bâtiment Citroën. Le site se trouve dans la zone du Canal, vitrine du renouveau de Bruxelles. La Région va acheter l’ensemble du site. Une partie du bâtiment sera utilisée pour le musée, mais le reste fera partie d’une opération immobilière pour pouvoir concrétiser le musée. “On ne peut pas imaginer qu’un tel bâtiment tombe aux mains de promoteurs”, a indiqué le chef de l’exécutif bruxellois.

Il a cependant reconnu que la collection du musée pose problème. Le gouvernement bruxellois comptait sur la collection fédérale, mais la N-VA a renvoyé vendredi, notamment par la bouche de la députée bruxelloise Cieltje Van Achter, à l’accord de gouvernement fédéral qui affirme que la collection fédérale d’art est une et indivisible. Rudi Vervoort a relevé qu’un musée fédéral présente aussi des collections bruxelloises provenant d’héritages.

Rudi Vervoort voit en ce dossier “un beau test pour la politique dans ce pays”. “Ceux qui veulent toucher aux institutions biculturelles doivent d’abord dire que ces institutions n’ont plus d’avenir”, a-t-il déclaré en réaction aux informations qui font état de mesures d’économies drastiques imposées par le gouvernement fédéral à une série d’institutions culturelles et scientifiques fédérales.

Une collection est “une et indivisible”

Deux députées régionales de la N-VA se sont opposées à la perspective de voir la collection fédérale d’art contemporain abritée dans un futur musée promu par le gouvernement bruxellois dans la zone du Canal. L’accord du gouvernement fédéral stipule clairement que cette collection est “une et indivisible”, affirment les députées flamandes N-VA Cieltje Van Achter et Cathy Coudyser.

Plutôt que de lancer des projets d’infrastructures nouvelles, elles préfèrent entretenir ce qui existe. Elles soulignent qu’il y a déjà deux sites muséaux fédéraux à Bruxelles au Cinquantenaire et au Mont des Arts.

Cependant si l’accord de gouvernement fédéral mentionne bien que l’autonomisation des établissements scientifiques fédéraux doit faire en sorte que les collections “continuent à former un ensemble”, il précise toutefois que pour mettre en valeur le patrimoine artistique, “la possibilité d’échange des collections d’arts entre l’état fédéral et les entités fédérées sera examinée et, le cas échéant, des protocoles de coopération nécessaires seront conclus”.

Réactions

Pour la députée bruxelloise Yamila Idrissi (sp.a), l’une des initiatrices du projet “Musée au canal”, cette prise de position de la N-VA constitue une “gifle” aux Bruxellois qui défendent la nécessité pour la capitale d’avoir son musée d’art moderne et contemporain à l’instar d’autres grandes villes. En outre, l’investissement créera de l’activité économique, souligne-t-elle.

“S’opposer à ce projet, c’est s’opposer à une coopération intra-belge dynamique et créatrice. S’opposer à ce projet, c’est s’opposer au rayonnement de Bruxelles, à la revitalisation de sa zone centrale, à la création d’emploi et au développement économique qu’un tel projet doit entraîner dans la capitale. C’est s’opposer enfin à la mise à disposition du public de toiles aujourd’hui invisibles, conservées dans des réserves”, a souligné Rachid Madrane, ministre en charge de la promotion de Bruxelles de la Communauté française, dans un communiqué.

Selon le ministre PS, ce muséeest un projet ambitieux qui repose sur l’exploitation de collaborations rendues possibles par la 6e réforme de l’Etat. “Une infrastructure régionale abritant des collections fédérales, pour offrir à Bruxelles un musée d’art moderne et contemporain digne de son statut de capitale européenne”, a ajouté M. Madrane.

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