Pour révolutionner les habitudes des lecteurs de presse écrite, la tablette d’Apple manque encore d’une plate-forme d’offres et de services en ligne.
Malgré quelque 4,2 millions unités écoulés depuis son lancement, en avril, l’iPad d’Apple reste un succès tout relatif. Les ventes ont d’ailleurs été jugées insuffisantes par les marchés, qui ont sanctionné le titre Apple en octobre. L’iPad n’est pas encore la révolution numérique tant attendue pour les journaux et les magazines. “C’est une première étape ayant pour vertu d’éduquer à la lecture d’une information numérique”, estime Philippe Torres, directeur des études et du conseil de l’Atelier BNP Paribas.
“Mais, contrairement à ce qu’a apporté l’iPod dans la musique, ou bien par rapport à ce que commence à provoquer le livre électronique dans l’édition, l’iPad n’a pas réinventé la façon de lire des journaux”, constate-t-il dans une étude réalisée par le Forum d’Avignon 2010.
Selon cette étude (“Nouveaux objets, nouveaux comportements”), un objet innovant ne suffit pas par lui-même à bouleverser l’accès à la culture et à l’information. “Désormais, il faut que cet objet soit associé à une plate-forme de contenus et de services en ligne pour s’imposer et transformer durablement nos comportements.”
Conséquence : “Les médias deviennent une industrie de services. Ils vont se rapprocher des fabricants d’appareils électroniques et des fournisseurs de services en ligne pour définir avec eux ce que sera le journal électronique de demain et redonner de la valeur aux contenus.”
Quentin Domart
Le Forum d’Avignon 2010
La troisième édition du Forum d’Avignon réunit, du 4 au 6 novembre 2010, 400 participants venus de 30 pays autour du thème “Nouveaux accès, nouveaux usages à l’ère numérique : la culture pour chacun ?”. Objectif: poursuivre la réflexion sur la nature des liens entre culture et économie.