SAP mise sur le cloud, son moteur de croissance

© REUTERS/Punit Paranjpe

L’éditeur de logiciel allemand SAP continue à miser sur le cloud, déjà son principal moteur de croissance sur l’année écoulée, en s’apprêtant à débourser 2,4 milliards de dollars pour s’offrir le spécialiste américain Callidus Software.

Ce rachat amical annoncé mardi, qui valorise l’entreprise californienne autour de 1,9 milliard d’euros, confirme l’ambition affichée depuis plusieurs années de grossir dans le stockage dématérialisé des données, source de revenus plus réguliers que les logiciels.

Les recettes du cloud représentent certes une part encore modeste de celles du groupe – 3,7 milliards d’euros en 2017 contre un chiffre d’affaires total de 23,4 milliards -, mais elles ont bondi de 26% sur un an pendant que les ventes progressaient plus lentement de 6%.

Au total, le groupe de Walldorf (sud) a dégagé sur l’ensemble de l’exercice un bénéfice après impôts de 4,05 milliards d’euros, en hausse de 12% par rapport à 2016, tandis que son bénéfice opérationnel a décru de 5% à 4,87 milliards d’euros, en normes comptables IFRS.

Satisfait d’avoir atteint ses objectifs, déjà relevés en juillet et octobre dernier, le principal concurrent de l’américain Oracle vise pour 2018 une progression des revenus du cloud à 5 milliards d’euros, soit un bond d’au moins 35%, un chiffre d’affaires de 25 milliards et une hausse de sa marge opérationnelle.

Le premier éditeur européen de logiciels entend par ailleurs finaliser “au deuxième trimestre” l’acquisition de Callidus Software pour 36 dollars par titre, soit une prime de 21% par rapport au cours moyen depuis un mois, et compte la financer en puisant dans ses fonds propres ainsi que dans un emprunt destiné aux acquisitions.

Encore soumise à l’approbation des actionnaires de Callidus, entreprise californienne créée en 1996, ainsi qu’au feu vert des autorités de la concurrence, ce rachat devrait apporter en 2019 “une contribution positive” au résultat par action de SAP.

Depuis plusieurs années, le groupe allemand ne fait pas mystère de son intention de s’imposer dans le cloud, système de gestion de données informatiques via internet et un abonnement mensuel, source de revenus récurrents.

Ce modèle s’oppose à son coeur traditionnel de métiers, les logiciels dits “classiques”, vendus en une fois via des licences chères et laissant les entreprises gérer leurs données via leurs propres serveurs.

Le cloud est d’ailleurs également le principal levier de croissance de l’américain Oracle, avec un bond de 44% de ses recettes au deuxième trimestre de son exercice décalé 2017/18, et suscite de fortes attentes chez les analystes.

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