Que valent les derniers appareils photo haut de gamme?
Ils ne craignent ni les éclaboussures ni le sel marin, atteignent des sommets en termes de résolution d’image et affichent des fonctionnalités hors normes. Ces appareils vous suivront partout : dans la rue, en randonnée et même dans la jungle birmane. Bienvenue dans la photo ultra-haut de gamme, où trois boîtiers rivalisent pour le titre de l’année.
Leica SL2-S : le plus versatile des hybrides allemands
Voici un appareil taillé pour la vitesse. Ce boîtier plein format de 24 Mpx est doté d’un processeur Maestro III et d’une mémoire tampon de 4 Go, ce qui lui permet de prendre des photos en rafale jusqu’à 25 images par seconde en pleine résolution, grâce à son obturateur électronique et à son capteur rétroéclairé. Une première pour Leica. Grâce au rétroéclairage, les ingénieurs de Wetzlar ont pu augmenter la sensibilité jusqu’à 100 000 ISO, ce qui correspond pratiquement à la vision nocturne. Véritablement polyvalent, ce Leica possède des caractéristiques vidéo impressionnantes. L’appareil prend en charge la vidéo 4K, sans limite de durée. Vous pouvez donc filmer des séquences 4:2:2 10 bits à 60 images par seconde jusqu’à ce que les 2 cartes SD soient pleines. La précision des finitions est évidente dans chaque détail, et l’ensemble respire le très haut de gamme. Outre les finitions irréprochables (l’appareil est presque entièrement assemblé à la main), le menu, l’écran et le viseur de cet appareil sont fantastiques. Le grand viseur offre une vue étendue, et l’écran haute résolution ajoute à l’expérience globale. Leica prête aussi attention au design graphique de son interface, qui est non seulement agréable mais d’une logique implacable. Seul regret : signalons l’absence d’un écran orientable qui se fait sentir pour un appareil orienté vidéo ou pour réaliser des prises de vues plus originales, en contre-plongée par exemple. Le seul vrai sacrifice du SL2-S est la résolution, qui a été presque divisée par deux, passant de 47,3 Mpx pour le SL2 (sorti en 2019) à un nouveau capteur CMOS rétroéclairé de 24,6 Mpx pour le SL2-S. Pour certains, cela peut s’avérer un avantage, car les fichiers plus volumineux peuvent être assez encombrants. Cela dit, le SL2-S vous donne la possibilité de prendre des fichiers de 96 Mpx grâce à sa fonction de prise de vue multiple, qui permet de créer un fichier de plus haute résolution, avec une taille d’image de 12 000 x 8 000 pixels. Malgré la faible résolution du capteur, les excellents objectifs proposés vous permettent de capturer un grand nombre de détails. Les résultats sont d’une telle finesse qu’il n’est presque pas nécessaire de retoucher les photos. Ce boîtier tropicalisé, qui se pare d’aluminium et de cuir tout en offrant une certification IP54, vous permet même de prendre des clichés de manière prolongée sous la pluie. Un allié photo pro et perso à la fois, la vidéo 4K et une essence bien marquée en plus.
Prix : 4 600 euros (boîtier nu).
Fujifilm GFX100S : une qualité d’image exceptionnelle
Jusqu’il y a peu, les appareils photo moyen format ne quittaient jamais un studio et ne pouvaient être utilisés que dans des situations très contrôlées. Extrêmement chers et encombrants, ils étaient réservés à l’élite de la photographie. Mais le Fujifilm GFX100S fait fi de cet adage : non seulement son design compact lui permet de rivaliser avec les appareils hybrides en termes de portabilité, mais il est surtout doté d’un capteur moyen format de 102 Mpx, qui offre davantage de détails et de possibilités de recadrage. Pour vous donner une idée : le capteur CMOS rétro-éclairé de 102 Mpx du GFX100S mesure 43,8 x 32,9 mm, soit 1,7 fois la taille d’un capteur plein format. Ce qui permet de franchir de nouvelles frontières aux photographes de paysages et de portraits. Le GFX100S reprend pour lui toutes les avancées du GFX100 et lui retire une bonne partie de ses inconvénients, dont son encombrement. Il est doté d’un système de stabilisation d’image intégré qui fonctionne sur cinq axes et permet de compenser la vitesse d’obturation jusqu’à 6EV. Il conserve également la vidéo 4K/30 images par seconde jusqu’à 400Mbps avec des couleurs 10-bit 4:2:0 sur une carte SD ou 12-bit 4:2:2 ProRes RAW sur un appareil externe. Minimaliste et tropicalisé, le boîtier jouit d’une ergonomie complète et personnalisable. Et, comme souvent chez Fujifilm, les finitions sont extrêmement soignées. Les appareils moyen format ne sont pas réputés pour la rapidité de leur système autofocus, mais Fujifilm a fait des progrès impressionnants dans ce domaine : le GFX100S utilise la détection de phase et de contraste et peut sélectionner jusqu’à 425 points AF. Lors de nos tests, l’AF par détection des visages et des yeux s’est montré extrêmement précis et réactif. Reste que le GFX100S n’est pas une machine taillée pour l’action : sa rafale plafonne à 5 i/s. Qualité d’image irréprochable, sans compromis sur l’autofocus, avec de belles prestations vidéo… Une fois encore, Fujifilm frappe un grand coup.
Prix : 5 500 euros (boîtier nu).
Sony Alpha A1 : un monstre de puissance
Avec sa fiche technique tonitruante, l’Alpha 1 (A1) de Sony tente de s’imposer tout en haut de la pyramide des appareils hybrides 24×36. Sous le capot, une vraie tornade : un nouveau capteur Exmor RS CMOS de 50,1 mégapixels associé à deux processeurs Bionz XR. Résultat : l’A1 mitraille à 30 images par seconde dans son mode rafale le plus véloce, avec la mesure d’exposition et l’autofocus sur chaque vue ! Comme souvent chez Sony, l’autofocus est à la pointe. Même avec le mode rafale le plus rapide, le boîtier reconnaît l’oeil du sujet. En complément de la détection et du suivi des yeux, les modes de tracking dédiés sont aussi très efficaces, même sur les objets. Parmi les autres caractéristiques, le boîtier offre d’excellentes prestations vidéo avec un mode vidéo 8K qui fait de l’appareil le deuxième à proposer une telle définition, après le Canon EOS R5. Les habitués de la marque se retrouveront en terrain connu avec peu de changements ergonomiques. Très compact, agréable à tenir, l’Alpha 1 s’apprivoise rapidement grâce à des réglages bien intégrés. Autre point fort : le dernier fleuron de Sony embarque un viseur OLED Quad-XGA de 9,44 millions de points qui permet un taux de rafraîchissement de 240 ips. Sans être parfaits, les menus sont clairs et lisibles. Seul regret : Sony fait l’impasse sur la rotule d’écran. Une orientation limitée sur un axe est malgré tout possible. Au final, Sony signe un hybride très haut de gamme avec une des connectiques les plus complètes du marché. Pensé à la fois pour le sport, le paysage et le portrait, l’Alpha 1 offre également de nombreuses compétences vidéo exigées par les cinéastes professionnels. Obtenir toute cette puissance professionnelle dans un boîtier sans miroir relativement petit est quelque chose qui n’a tout simplement jamais été fait auparavant.
Prix : 7 300 euros (boîtier nu).
Rafal Naczyk
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