“Une entreprise qui n’est pas vendue aujourd’hui le sera demain”

Laurent Wenric, expert à la Sowaccess © pg

Le secteur des transmissions d’entreprise est en mode pause. Mais Laurent Wenric, expert à la Sowaccess, s’attend à un rebond en 2021.

Quel est l’impact de la crise sur le marché des transmissions d’entreprise ?

Il va y avoir un impact sur le nombre de dossiers. Les dossiers entamés avant la crise ne sont pas arrêtés, mais ils avancent plus lentement, avec plus de pression, parce que l’acheteur se pose beaucoup de questions. Pour les dossiers qui devaient se lancer pendant la crise, les parties y réfléchissent à deux fois. Ils préfèrent mettre leur énergie sur leur entreprise plutôt que de se lancer dans une processus d’achat ou de vente. D’autres malgré tout avancent, quand la crise n’a pas eu trop d’impact sur leur activité. Mais la majorité des dossiers sont ralentis voire suspendus.

Près d’un professionnel de la transmission d’entreprise sur deux s’attend à une diminution d’au moins 25 % du nombre de transactions en 2020. C’est énorme.

C’est un chiffre important. Mais il ne faut pas non plus dramatiser. Une entreprise qui n’est pas vendue aujourd’hui sera vendue demain. Ce qu’on va perdre comme activité en 2020, on va le retrouver en 2021. Le risque concerne les entreprises qui ne se portent pas bien. Si elles ne trouvent pas acquéreur en 2020, cela pourrait être trop tard en 2021. Cela provoquera une perte de know-how et de la destruction d’emplois.

Est-ce le bon moment pour vendre son entreprise ou faut-il postposer le projet ?

Si l’entreprise a pu adapter son modèle à la crise, si elle a pu se montrer résiliente, elle peut en sortir grandie. Si l’entreprise a pu réduire ses coûts et conserver sa rentabilité, cela devient un point fort pour un repreneur. Cela montre que l’entreprise en vente est agile, flexible, qu’elle peut s’adapter à des circonstances exceptionnelles comme la crise du Covid-19. Cela montre à l’acheteur que l’entreprise ne vaut pas moins qu’avant la crise.

La période de crise est-elle synonyme d’opportunités pour les candidats acquéreurs ? Ils vont pouvoir faire des bonnes affaires ?

Les études montrent qu’en période de crise économique, on peut espérer à terme un meilleur retour sur investissement. Mais il faut prendre ce constat avec des pincettes. La crise de 2008, c’était une crise de liquidités. Les acquéreurs avaient du mal à trouver des liquidités, du coup les prix étaient tirés vers le bas. La crise du Covid-19 est un autre type de crise. Certains prix sont tirés vers le bas pour des raisons autres que financières. L’activité de l’entreprise est peut-être totalement chamboulée. Acheter à bas prix une entreprise qui ne va pas bien du tout, ce n’est pas forcément une bonne affaire. Il faut être très attentif. Les acheteurs doivent continuer à chercher. Il y a des opportunités, mais il faut rester prudent et bien analyser les dossiers.

Retrouvez ici l’intégralité de notre #TrendsTalk avec Laurent Wenric :

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