Un Whatsapp anonyme lancé par des Belges

/ © Instagram

Poussés par la tendance grandissante des applications anonymes, deux Belges lancent le pari d’une messagerie anonyme baptisée Anonymess. Ils ont fondé leur start-up aux Etats-Unis, viennent de lever des fonds et de lancer l’appli sur l’AppStore d’Apple. Mais l’aventure ne fait que commencer.

Les lecteurs de Trends-Tendances se souviendront sans doute que nous avions dévoilé, dès avril, le projet de plusieurs entrepreneurs belges de lancer une application de messagerie (type Whatsapp) anonyme. Aujourd’hui, l’application est officiellement lancée… depuis les Etats-Unis.

Anonymess a finalement été approuvée par Apple sur son AppStore, après pas mal d’adaptations depuis la version initiale du projet, démarré fin 2013. Le concept ? Proposer aux personnes soucieuses de préserver leur identité et leur vie privée de communiquer par messagerie de manière anonyme. Ou plutôt de jongler avec plusieurs identités pour envoyer des messages, des SMS, des photos, de vidéos,…

Anonymess est désormais une start-up américaine. Mais elle a bien été fondée par des Belges qui, pour se démarquer, jouent la carte des super-héros (dans leur communication et..sur leurs cartes de visites, voir photo). Parmi eux, David Mendelwicz, qui avait co-fondé Tevizz. Et Marcus Perezi-Tormos ancien associé dans l’agence mobile Appsolution. Les deux jeunes sont partis s’installer à la rentrée passée en terre américaine pour mener à bien Anonymess. Sans doute boostés par la multiplication des solutions anonymes (Secret, Whisper, etc…), les fondateurs de la PME auraient réussi à lever, en “seed” quelque 350.000 $ auprès de divers investisseurs en Belgique et aux Etats-Unis, tout en “conservant 75% du contrôle” précise Marcus Perezi-Tormos. Les fondateurs se sont entourés d’un “board” parmi lequel on retrouve notamment Tim Van Damme, ancien designer (belge) d’Instagram.

Business plan non connu

Reste qu’aujourd’hui, Anonymess n’a pas encore dé véritable business plan. Ou, en tout cas, la PME ne le dévoile pas en détail. Des services premium seraient à l’étude, d’après nos informations. Les deux fondateurs l’affirment : “l’objectif pour le moment est de créer l’audience”. Ils adoptent donc, en quelque sorte, la méthode à l’américaine : mettre au point un produit, recruter le public, créer une communauté et ensuite trouver les moyens de générer des revenus. La plupart des géants du Net ont commencé comme cela. Et d’ailleurs, le réseau social Twitter, aujourd’hui, doit toujours convaincre les investisseurs qu’il est capable de monétiser son audience.

Convaincre des millions d’utilisateurs

Entre temps, les 350.000 $ levés doivent permettre de couvrir les coûts d’Anonymess. Car, pour s’enregistrer dans l’application, l’utilisateur reçoit un SMS… qui ne lui coûte rien mais qui est pris en charge par Anonymess. Pas des coûts mirobolant à la pièce, mais si Anonymess fait un carton… cela peut vite commencer à chiffrer. Autrement dit, plus l’application aura d’audience, plus cela lui coûtera cher. Bref, derrière la bonne idée, rien n’indique que la start-up sera en mesure de tenir longtemps sans devoir lever de nouveaux fonds. Mais Marcus Perez-Tormos se montre confiant : “notre levée de fonds nous aidera à aller trouver des venture capitalists”.

Malgré tout, le produit reste un pari énorme. L’enjeu consiste à convaincre assez d’utilisateurs. Si l’anonymat devient très à la mode, on peut néanmoins se poser une question (mais fondamentale) : le public s’amusera sans doute à envoyer anonymement des messages à ses contacts (qui utilisent l’appli), mais va-t-il apprécier d’en recevoir sans en connaître la provenance ? Et si c’est le cas au début, l’usage se prolongera-t-il dans le temps ? La réponse à cette question sera déterminante pour faire de cette start-up novatrice un succès et -ils en rêvent- pour convaincre des millions d’utilisateurs d’adopter Anonymess. Un solide défi. Mais pourquoi pas !?

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