Selfbar, la “cryptopompe” qui fait mousser

L'automatisation du paiement "à la goutte près" de la bière servie par la table Selfbar repose entre autres sur la blockchain. © PG

Ce projet belge de distributeur de boissons intelligent a tapé dans l’oeil des investisseurs. La start-up bruxelloise a réalisé une première émission privée de cryptomonnaie, sursouscrite trois fois.

L’argent semble toujours couler à flots dans le monde de la crypto. Vincent Callebaut, créateur de la table Selfbar, ne pourrait pas prétendre le contraire. Cet ingénieux quinquagénaire qui revendique “10 années de recherche et de développement” pour la mise au point de cette pompe à bière mobile, connectée et automatisée, vient de réaliser une ICO remarquée. Son initial coin offering, sa levée de fonds réalisée en émettant des tokens (jetons numériques) qui seront utilisés comme moyen de paiement dans son nouveau système de débit, a rencontré une demande dépassant très largement l’offre.

Succès de foule

La start-up Selfbar Belgium a réalisé cette opération sur la plateforme de “tokenisation” française Talium Assets. “Avec un cabinet d’avocats, nous sommes actuellement occupés à préparer une sorte de prospectus pour la FSMA, l’Autorité des services et marchés financiers. Car en matière d’ICO, il n’y a absolument rien pour l’instant en Belgique”, explique Vincent Callebaut, par ailleurs membre fondateur de Walchain, la communauté blockchain wallonne lancée cette année.

Ses SBAR, ses jetons basés sur les standards informatiques du réseau Ethereum (ERC20), étaient proposés au nombre de 5 millions et ont rapidement attiré trois fois plus de souscripteurs que prévu. “Plus de la moitié des tokens émis étaient déjà souscrits à l’ouverture, souligne François de Chezelles, fondateur et CEO de Talium. Il faut dire qu’ils s’appuient sur un concept inédit, avec une utilisation réelle à des fins de simple consommation de boissons. Mais les montants récoltés restent confidentiels pour le moment.”

Selon les informations que communiquait en privé Selfbar aux potentiels investisseurs, la fourchette de prix indicative fixée avant l’émission courait de 10 à 85 centimes. Hors sursouscription, le projet a donc pu récolter quelque 4,25 millions d’euros.

Un cocktail de technologies

En tout cas, ce serait la première fois depuis les débuts de Talium en 2018 qu’un projet réunit aussi vite autant d’investisseurs de toutes catégories. Quelle recette pour cet apparent succès? Outre le projet lui-même, Selfbar affiche une longue liste de buzzwords qui laissent difficilement indifférent. C’est vrai tant sur le volet techno (l’équipement embarque à la fois de l’IoT, de l’intelligence artificielle, de la radio-identification intelligente) que commercial (coûts divisés, marges quintuplées). Sans oublier la responsabilité éco ou sociale (moins de 1% de gaspillage, réduction des consommations d’énergie, financements solidaires).

“Chaque acteur de l’écosystème Selfbar est hyper-gagnant. Les clients consomment mieux, les cafetiers et les groupes brassicoles vendent plus, l’Etat perçoit plus aussi”, affirme Vincent Callebaut, dont la roadmap reste encore imprécise. “On va d’abord commencer par tout ce qui est événementiel.” La pompe aurait déjà suscité des intérêts en Colombie, en Indonésie et au Maroc. Axé sur la bière dans un premier temps, Selfbar pourra se décliner pour toutes sortes de boissons. A suivre… au compte-goutte.

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