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Et si Google sauvait le monde?

Particulièrement critiqué pour sa position ultra-dominante sur le Net et sa manière de pister l’Internaute, Google annonce de nouveaux projets à base de nanoparticules dans le domaine de la médecine, via sa division Google X. Son ambition ? Guérir les Hommes. Et si le géant de la recherche en ligne était-il celui qui apportera (une partie du) salut de l’Humanité ?

Hégémonique sur le Web, le spécialiste de la recherche online continue d’étendre ses tentacules sur Internet et a même commencé à quitter l’univers purement Web. Les objets connectés (thermostats, montres, détecteurs d’incendie, etc.) font désormais partie de sa panoplie pour cerner toujours plus le consommateur. Peut-être pour, un jour, lui vendre de la publicité. Personne ne sait encore très bien comment Google va s’y prendre pour monétiser l’ensemble des usagers qui utiliseront ces nouveaux services. Pour l’instant, la firme de Mountain View engrange une quantité phénoménale de données, cet “or digital” au centre de toutes les convoitises à l’heure actuelle.

Mais cette position de premier plan sur le créneau de la data offre à Google une place de choix dans l’univers de la santé. Hier, la firme fondée par Sergey Brin et Larry Page a dévoilé de nouveaux projets dans le domaine de la santé… ou plutôt de la médecine. Car il ne s’agit pas seulement, comme Apple l’a fait avec son Apple Kit, d’ouvrir un écosystème aux applications d’e-santé et de bien-être. Mais bien d’une technologie de pointe en matière de nano-diagnostique. Pour faire bref, Google aurait mis au point des nanoparticules permettant des diagnostiques hyper précoces de diverses maladies. Une avancée révolutionnaire pour laquelle le géant de la recherche (mais doit-on encore le qualifier de la sorte ?) cherche des partenaires. Si la firme annonce n’en être qu’à un stade “très précoce” de la recherche dans ce domaine, sa volonté s’affiche de plus en plus de jouer un rôle dans l’univers de la médecine.

Car ce n’est pas la première fois que Google met un pied (et des millions de dollars) dans ce domaine. Grâce à la collecte de données, le groupe américain ambitionne de dresser le portrait d’un être humain en bonne santé. C’est l’objet de sa “Baseline Study“.

Pas plus tard qu’au début de l’été, le géant dévoilait aussi son partenariat avec Novartis pour le développement de “Lens”, une lentille connectée capable de déceler et corriger certaines troubles oculaires.

L’ensemble de ces projets émane de sa désormais célèbre division Google X d’où sortent tous les projets “fous” : Google Glass, Google Car, etc. Sergey Brin s’y consacrera désormais de plus en plus, lui qui affiche clairement une ambition de “guérir le monde”. Un idéalisme qui n’est pas très étonnant dans la Silicon Valley où pas mal de riches entrepreneurs mettent à profit leurs millions d’euros pour mener à bien des projets qui paraissent irréalistes. Dans un autre domaine Elon Musk, fondateur entre autre de Paypal, a commercialisé la Tesla et nourrit de grandes ambitions spatiales.

Repousser la mort, guérir les gens, réduire le nombre d’accidents de la route avec les voitures sans chauffeur, proposer du Wifi aux populations les plus pauvres… Comment Google pourrait-il réussir où d’autres n’y sont pas encore parvenu ? Comme le souligne Benoît Alexandre, fondateur de Doctissimo, au quotidien français Les Echos, “Quand les dirigeants de Google croient à une idée, ils sont capables de mettre des équipes remarquables dessus. C’est le principe de Google X, qui a déjà réussi des choses formidables comme la Google Car. Ils sont très dispersés, mais ils arrivent à obtenir des percées dans beaucoup de secteurs à la fois.”

Par ailleurs, les processus d’innovation ont énormément changé ces dernières années. La vitesse d’absorption de l’innovation et des nouvelles technologies par le marché n’a cessé d’augmenter. Du coup, la vitesse d’obsolescence augmente elle aussi. Et nombre de grands groupes, s’ils restent capables d’innover, ne le font pas assez vite, souvent coincés par leur marque (qui doit continuer à proposer de la qualité… et donc des produits largement testés) et leur base installée de clients qui doivent continuer à bénéficier d’un service optimal. Bref, pas mal d’autres grands groupes (plus classiques) se montrent plus lents à innover. Et prennent également moins de risque avec leurs bénéfices. Google ne manque pas de cash, et l’utilise. On ne peut que l’encourager dans cette voie.

Et si la machine diabolique de Google qui vous “espionne” sur le Net, dans votre voiture, sur votre téléphone et dans votre maison (et qui accessoirement “aspire” une partie de la valeur générée par d’autres acteurs online) était le mal à subir pour “sauver le monde” ? Autrement dit, si celui que certains voient comme un “démon” du Web permettait à “l’ange” de la médecine future de sauver des vies ?

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