Dans les coulisses du Trakk, futur lieu emblématique du numérique namurois
Pour tenter d’imposer Namur sur la carte du numérique wallon, le Bureau économique de la province de Namur (BEP), l’UNamur et le KiKK Festival se sont unis pour lancer un nouvel espace de 3.000 m2 dédié au digital dans les industries culturelles et créatives.
Namur, capitale du numérique. Ce slogan, fraîchement dévoilé par les acteurs namurois du digital, se veut un label pour les initiatives de la province en matière d’évolution numérique. Ce label ” vise à donner une identité numérique à la capitale wallonne, indiquent les responsables du BEP, le Bureau économique de la province de Namur. Namur est en effet le berceau de nombreuses initiatives qui positionnent aujourd’hui Namur comme la deuxième ville la plus smart en Belgique, et la première en Wallonie. Ce statut se traduit par une série d’initiatives concrètes, aujourd’hui regroupées autour du label Namur Capitale Digitale qui se veut avant tout un réseau ouvert et rassembleur des acteurs de secteur, porteur d’innovation et de multiples activités. ”
Présenter la ville de Namur comme une capitale numérique, à l’heure actuelle, pourrait prêter à sourire : l’écosystème purement digital n’y est pas encore aussi développé qu’à Bruxelles ou Liège, pour ne citer que les écosystèmes francophones. Pourtant, la capitale wallonne est bel et bien en train de se positionner sur le créneau du digital, dans le domaine particulier de la smart city, mais aussi dans l’univers de l’industrie culturelle et créative. Portée par le KIKK Festival, l’un des festivals les plus en vue dans le domaine, mais aussi par des initiatives prises par la ville en matière d’ open data ou de systèmes de transport intelligents, Namur compte bien prendre une place sur la carte wallonne du numérique.
Espace 10 fois plus grand
Elle vient, d’ailleurs, d’inaugurer l’un des lieux symboles de cette ambition : le Trakk. Les Namurois le connaissent déjà depuis 2014. Ce hub créatif né à l’initiative du BEP, du Kikk Festival et de l’université (UNamur), s’étendait sur 380 m2 avenue Reine Astrid. Ce coworking orienté sur le digital accueillait déjà des start-up, des coworkers, un fablab, des salles de réunions et, comme tout lieu du genre, proposait une série d’animations et de conférences. ” Mais nous étions à l’étroit, précise Elisabeth Bois d’Enghien, responsable du Trakk. La taille modeste du ‘petit Trakk’ ne nous permettait pas d’organiser des événements d’une certaine taille, ni de continuer à héberger les start-up lorsqu’elles grandissaient. ”
Aussi, les initiateurs de cet espace partagé ont-ils profité des fonds Feder pour donner plus d’ambition au Trakk : de passer du ” petit Trakk ” (ou de la Trakkette comme l’appellaient certains), à un projet plus ambitieux et à la mesure de l’aspiration affichée de la ville de Namur. Le BEP a ainsi acquis l’ancien hall des sports de l’UNamur (en 2016 déjà) pour 810.000 euros et a combiné subsides wallons (2,2 millions d’euros), subsides européens (1,5 million d’euros) et ses propres investissements (412.000 euros) pour faire naître un Trakk bien plus ambitieux, presque 10 fois plus grand qui, à lui seul, emploie une quinzaine de personnes en charge de sa gestion et de son animation. En effet, les 3.000 m2 du hall permettent de combiner des bureaux pour des PME de quatre à 10 personnes, un grand coworking de 80 postes de travail, des salles de réunion, une ” arène ” pour ses conférences… et un fablab, sorte de studio laboratoire où il est possible de faire du prototypage.
Que faire d’un “fablab” ?
Un fablab, dans l’industrie créative, en quoi cela consiste-t-il ? ” Dans ce domaine, il s’agit de mêler technologie et création, détaille la responsable du Trakk. Dans le jeu vidéo, par exemple, le fablab permet de matérialiser des objets du jeu. Il est possible de recréer un cockpit d’avion pour une expérience immersive. Ou encore, dans un autre genre, de réaliser des circuits imprimés pour des installations sonores ou visuelles… ”
Sur son positionnement culturel et créatif, le Trakk attire déjà des agences de communication, des pros de l’image, du son, de l’architecture, des médias et de la créativité au sens large. ” Le Kikk draine déjà ce public vers Namur, insiste Elisabeth Bois d’Enghien. Nous voulons continuer à nous positionner de cette manière et doper l’approche numérique de cette industrie. ” Et cela semble d’ores et déjà fonctionner. ” Les bureaux sont déjà presque full “, se réjouit la directrice qui évoque la présence de l’agence de communication King Size qui travaille avec Mosaert, la société de Stromae, de l’agence Web Spade d’origine bruxelloise ou encore de GeoSquare, boîte flamande qui a établi à Namur son bureau francophone… A ce stade, c’est l’espace de coworking qui doit encore se muscler quelque peu. ” Il y a 80 places disponibles, précise Elisabeth Bois d’Enghien. Mais cela implique qu’il faille trouver 250 personnes puisqu’il s’agit de bureaux flexibles. ” La responsable du Trakk admet ainsi qu’il faut encore trouver du monde pour remplir les bureaux partagés, qui ne sont pas les seuls de la ville : l’espace Coworking Namur, déjà bien connu, se situe à 1,5 kilomètre de là.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici