Comment Filigranes lance son e-commerce en pleine crise

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La célèbre librairie bruxelloise, fermée pour cause de coronavirus, a inauguré la semaine passée son e-commerce. Lancée dans l’urgence, l’initiative a moins pour objectif de faire du business que de rendre service et tester une nouveauté initialement prévue pour cet été.

Comme la plupart des librairies de Belgique, l’emblématique Filigranes, au centre-ville de Bruxelles, a fermé boutique à cause de l’épidémie “covid19”. Mais cela n’a pas laissé son bouillonnant patron, Marc Filipson, les bras croisés. Débordant de projets, le patron de Filigranes a en effet décidé de mettre la période à profit pour accélérer le lancement d’un projet qui ne devait voir le jour que d’ici le début du mois d’août : le site d’e-commerce de sa librairie.

“Filigranes existe depuis 35 ans mais n’avait jamais lancé de site d’e-commerce, fait remarquer Marc Filipson. Dans l’urgence du confinement, nous avons réussi à lancer une plateforme de vente en ligne.” Pour y arriver, la librairie a activé son partenaire technologique Advensys et son logiciel de gestion Modullo.

La difficulté ? Il était, pour le moment, impossible à Filigranes de se lier avec les bases de données et l’ERP de sa boutique. Résultat ? Filigranes s’est lancée “sans algorithme et de manière humaine, insiste le big boss de la plus grande librairie indépendante de Belgique. Ce sont nos responsables de rayons qui encodent une sélection de livres parmi les plus demandés et parmi leurs coups de coeur. Et le chat qui se trouve en ligne est géré par nos équipes, pas par des robots.” Les clients peuvent payer en ligne, soit venir chercher les bouquins en mode “take away” (ils ne peuvent entrer dans la boutique), soit se les faire livrer. Il n’est d’ailleurs pas rare que le personnel de Filigranes (et son patron !) se chargent de la livraison à moto, précise le célèbre libraire.

L’approche a, forcément, ses limites : l’e-commerce de Filigranes ne propose qu’un peu moins de 1.000 références pour le moment. Alors que le magasin donne accès à 180.000 titres ! Et la proposition n’est accessible que pour les 19 communes de Bruxelles.

Marc Filipson assume totalement. Et revendique, même ! “La démarche n’est absolument pas une démarche business, insiste-t-il. On ne gagne pas d’argent dans cette démarche : au contraire, cela coûte une fortune. Il s’agit d’un acte solidaire, partant du principe que le livre est un médicament. Et que c’est nécessaire dans une période comme celle que nous vivons. Nos clients apprécient ce contact privilégié que nous leur proposons, car derrière le site, c’est bien les humains de Filigranes qu’ils retrouvent.” Le boss de Filigranes et les 5 personnes qui font tourner cet e-commerce (sur la centaine de personnes qu’emploie Filigrane habituellement) le font essentiellement en mode “test” et “par plaisir de partager”. Car, pour l’instant, le nombre de commandes reste limité : un peu plus de 120 dans les premiers jours du lancement de l’initiative, la semaine passée. Reste que cela permet aussi de faire parler de Filigranes, en ces temps de confinement.

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