Les chicons menacés par l’hydroculture: les banques de semences pour garantir l’avenir du légume

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Naguère plus de 7.000, les “chiconniers” ne sont plus aujourd’hui qu’une bonne centaine et travaillent essentiellement à partir d’hybrides français. Un patrimoine culturel risque ainsi de se perdre. La faute à l’hydroculture.

Jusque dans les années 1970, le chicon se cultivait en pleine terre, le plus souvent à genoux. Il y avait alors pratiquement autant de variétés que de cultivateurs dont les ” secrets ” se transmettaient de génération en génération. Certaines, telles la Rosseels Vroeg ou la Wiske Janssens avaient même reçu des noms qui fleuraient bon le terroir. Mais tout cela n’est plus que souvenirs. Aujourd’hui, le chicon est devenu hydroponique, nettement plus facile à cultiver mais avec pour dommage collatéral qu’il est de plus en plus français. Les semenciers de ce pays ont en effet développé des hybrides adaptés à ce type de culture dont raffolent les chiconniers encore actifs dans notre pays.

” Il est minuit moins cinq “, insiste Bram Van de Poel, professeur à la KU Leuven. Ce dernier a constitué au sein de son université une banque de semences, financée par la province du Brabant flamand, et espère pouvoir réunir de la sorte au moins 200 variétés pour la pleine terre et plus de 1.000 pour l’hydroculture. Une chercheuse – Yannah Cornelis – a déjà pris son bâton de pèlerin pour recueillir les semences qu’ont conservé nombre de cultivateurs aujourd’hui retraités. Les semences ainsi collectées seront congelées à -80 degrés et un deuxième congélateur installé dans le jardin expérimental de Herent (près de Louvain) servira de back-up éventuel afin de pouvoir garantir l’avenir. Déchiffrer l’ADN d’anciennes variétés, explique le professeur Van de Poel, devrait nous permettre de prévenir certaines maladies actuelles et de la sorte, diminuer le manque à gagner des producteurs.

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