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‘Les applications sont-elles vraiment en train de mourir ?’

La presse s’en fait l’écho depuis quelques jours: la folie du téléchargement des applications est finie. Celle-ci aura donc duré huit années, puisque c’est en 2008 qu’Apple a lancé la mode des applis avec la création de son App Store.

Aujourd’hui, si vous regardez ce qui se trouve sur l’écran des smartphones de vos amis ou connaissances, vous verrez en priorité des applications comme Gmail, Facebook, Twitter, YouTube, Spotify, WhatssApp, Messenger, Snapchat, Instagram ou encore Uber. Ce sont effectivement les applications les plus téléchargées au monde. Bien entendu, ces applis ne sont pas seules, elles sont souvent accompagnées d’autres comme celles de médias, de jeux ou encore des applis bancaires.

Mais nos smartphones sont aujourd’hui pleins à craquer, et les chiffres montrent que les consommateurs cessent d’en télécharger de nouvelles. La raison de cette saturation est assez facile à deviner: toutes ces applications consomment une énergie folle, prennent de la place sur notre écran d’accueil et mangent une bonne partie de notre capacité de stockage. Résultat des courses, aux États-Unis depuis l’année 2014, l’institut ComScore a montré qu’une bonne partie (65%) des utilisateurs de smartphone ne télécharge pratiquement plus de nouvelles applications.

Attention, cela ne veut pas dire que l’utilisation des applications était en train de ralentir ou de mourir. Que du contraire, car nous passons 90% de notre temps sur ces applis lorsque nous utilisons notre smartphone. Ce qui change, c’est le taux de téléchargement qui est tombé très bas, sauf pour des apps d’Uber ou Snapchat qui, elles, continuent à avoir une belle progression !

Dans le cas d’Uber, cela démontre aussi que cette société concurrente des taxis a encore un bel avenir devant elle, même si elle affronte ici et là des attaques judiciaires, notamment dans des capitales comme Bruxelles ou Paris pour son service UberPop par exemple.

Les nouvelles applis éprouvent les pires difficultés à s’imposer sur un marché désormais saturé

Évidemment, ce qu’il faut retenir de cette tendance, c’est que les nouvelles applications mises sur le marché ont les pires difficultés à s’imposer dans un environnement saturé. Il faut rappeler que quand l’App Store a démarré en 2008, il y avait à peine 500 applications, contre plus d’un million en 2016… L’offre est aujourd’hui tout simplement pléthorique. Et dans la plupart des cas, les nouvelles applications retombent très vite dans l’anonymat le plus complet. D’autant que le référencement des magasins d’applis (App Store, Google Play, etc.) favorise les applications les plus populaires (théorie du “winner takes all”), ce qui rend encore plus difficile l’éclosion de nouvelles apps.

En réalité, les citoyens sont déjà satisfaits avec les applications qu’ils ont sur leur écran, et pour s’imposer, il faut venir avec quelque chose de vraiment différent, disruptif comme on dit aujourd’hui. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. N’oublions pas que les consommateurs gardent en moyenne seulement 12 applis et 95% d’entre elles ne sont pas utilisées après 30 jours, a reconnu le patron de Google France. C’est en soi une leçon de modestie et un rappel que notre budget temps demeure limité.

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