J’ai testé les Google Glass

Elles ne seront disponibles qu’en 2014 aux Etats-Unis mais font déjà beaucoup parler d’elles. Les lunettes connectées de Google sont attendues de pied ferme par tous les amateurs de technologie. Et pour cause, elles pourraient bien être l’une des innovations majeures à venir dans l’électronique grand public, après les smartphones. On les a (brièvement) testées pour vous !

Le géant de la recherche en ligne communique assez peu. Mais quand il a contacté les journalistes belges la semaine passée, c’était pour une invitation plutôt attrayante. Pour la première fois, en Europe, Google allait permettre à la presse de se familiariser avec les Google Glass, son projet novateur de lunettes connectées. Les consignes étaient strictes : 15 minutes montre en main pour toucher le (fameux) produit, le faire fonctionner et questionner une série d’experts américains venus tout droit de Mountain View en Californie avec des Glass pour en faire la démo. Et interdiction de tweeter sur le sujet avant la découverte de cet appareil.

Les bases sont posées. Lors de la rencontre, au siège bruxellois de Google, ce lundi, il y a pas mal de monde. Six ou sept experts sont attablés dans une grande salle et attendent les journalistes, non sans rappeler les méthodes du speed-dating.

Les salutations rapidement passées, notre experte, Google Glass posées sur le nez, nous détaille brièvement le fonctionnement des lunettes. “Elles réagissent aux commandes vocales, explique-t-elle. Et la branche plus épaisse des lunettes sert de commande manuelle. Pour confirmer, appuyez une fois sur la branche. Pour revenir en arrière, glissez le doigt de haut en bas sur la branche….”. En quelques instants, les bases sont jetées et on nous pose les Glass devant les yeux.

On peut être surpris : il n’y a pas de verre. Simplement une grosse branche à droite qui affiche un petit bloc d’un ou deux centimètres carrés transparent devant le regard. C’est à cet endroit que sont projetées les informations… comme sur un écran miniature à protée de regard. Il faut s’habituer à lever les yeux dans le coin droit… arriver à faire la focale… et c’est une affaire qui roule.

Pour démarrer l’utilisation, c’est simple, il suffit de… parler aux lunettes ! Dites “OK Glass” et l’écran se met en marche. S’affichent quelques mots clés, autant de commandes potentielles que vous pouvez invectiver à Glass : prendre une photo, démarrer une vidéo, mener une recherche Google, trouver une direction, etc. Ce menu, très simple, n’est qu’une succession de mots dans laquelle vous naviguez en levant ou en baissant la tête. Là aussi, cela demande une courte phase d’adaptation.

Puis viennent les premières commandes : Glass, take a picture et “clic”, la photo de ce que vous êtes en train de voir devant vous est stockée dans la mémoire des lunettes.

“OK Glass” et une nouvelle commande peut être lancée : aurais-je besoin d’un parapluie demain à Bruxelles… et Google vous affiche la température qu’il fera demain dans notre capitale… et répond vocalement à notre question.

Vous pouvez également lui demander comment accéder à différents lieux et Glass vous dirige, carte géographique devant le regard, vers votre destination.

“OK Glass”. Nouvelle requête : “quelle est la musique que j’entends”… L’écran affiche un petit sablier et… nous répond que ce sont les Black Eyed Peas. Correct.

“OK Glass”… Maintenant “montre-moi une vidéo de Billie Jean”… Le logo de YouTube, un des services de Google, s’affiche. Et quelques secondes après, Michael Jackson danse dans ce petit écran.

Pas le temps de voir le Moonwalk du “King of Pop” : un autre journaliste attend son tour. Les 15 minutes suffisent pour en prendre plein (devant) la vue. Car l’objet est effectivement étonnant. Malgré qu’il ne parle qu’anglais (ou plutôt l’américain !), Glass maîtrise bien les interactions avec son possesseur. Et l’on ne peut qu’être bluffé par le concentré de technologie que les lunettes connectées de Google proposent. Quant à la vision : on s’y habitue vraiment très vite, même si le géant de la recherche devra régler le problème de ceux qui portent des lunettes de vue. Les Glass pourront-elle intégrer des verres de vue ?

En 15 minutes, on a un bel aperçu du produit. Mais sans doute, 15 minutes suffisent-elles, aussi, à faire le tour de Glass. Car, pour l’instant, les lunettes ne proposent que quelques applications sommaires (photos, vidéos, recherche online, cartographie, GPS…). On s’amuse un peu, on pose quelques questions, on est bluffé par la capacité de Google à interpréter les commandes et à y répondre… mais après ? Cela fait fortement penser à Siri, le système de reconnaissance intégré à l’iPhone qui permet de commander son appareil par la voix. On s’amuse un peu…puis on le laisse tranquillement dormir dans l’appareil… à tout jamais.

Le grand défi de Google sera, sans conteste, de mettre sur pied tout un écosystème d’applications pour multiplier les utilisations pratiques… s’il ne veut pas que les Glass ne restent que le magnifique gadget que l’on a pu observer ce midi à Bruxelles.

Christophe Charlot

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